dimanche 11 mars 2007

10. L'Homme face à lui-même.

Chitzu marchait depuis plusieurs jours. Lentement, il découvrait de nouveaux horizons. Il errait de place en place, tout était vide. Bizarrement, il se sentait seul.
Un jour, il vit une maison. Sur le flanc d'une colline, elle était verte et brune. Il frappa à la porte trois coups, sans que pour autant on ne lui ouvrit. C'était normal, il n'y avait personne à l'intérieur. Il pénétra la pièce principale, vide, avec pour seuls meubles un fauteuil et une télévision. Il continua la visite, toutes les autres pièces étaient vides, pas même une poussière ne faisait exception à la froideur que transmettait cet habitat dénué de vie. Chitzu s'assit sur le fauteuil, et prit la télécommande à ses côtés. Il alluma le téléviseur, mais bien évidemment, rien ne donnait. Chaque chaîne était brouillée, grise et noire, comme si des poux s'agitaient de part et d'autres. Il continuait d'aller de chaîne en chaîne, et abandonna à la 419ème. Il laissa le téléviseur comme il était, se leva, et réajusta ses cheveux. Sa barbe était déja plus grande, il voyait son reflet sur la seule fenêtre de la pièce, et pendant une fraction de seconde il crut voir une jeune femme qui courait, apeurée et joyeuse à la fois. Chitzu s'empressa d'ouvrir la fenêtre, mais alors qu'il haussait la voix, celle-ci prit peur et s'enfuit. Chitzu sortit par la fenêtre et commença à courir vers l'endroit où la fille semblait s'être cachée, mais après quelques pas, la télévision derrière lui le rappelait, il entendait des sons. Il entra à nouveau dans la maison, et la télévision fonctionnait. Bien évidemment, elle était toute noire, mais du son en sortait. Une sorte de bruit, un rire, un souffle, quelque chose que l'on ne peut attendre que d'un personnage de rêve, un mélange entre un cri et une douce mélodie. Chitzu ne dit rien, il s'assit, le téléviseur était sur la chaîne 337. Pourtant, quelques minutes auparavant, cette chaîne ne donnait aucun signe de vie. La vie sur Terre était bien finie, mais cette chaîne continuait d'émettre, sauf si ce n'était qu'un bruit perpétuel, quelque chose de vain. Chitzu se redressa, il pleurait. Il prit le téléviseur de ses mains, et le jeta à travers la fenêtre, dont les vitres éclatèrent en un bruit sec. Chitzu prit ensuite le fauteuil, et accroupit, commença à donner des coups dedans.

" C'est la fin !!! Tu ne m'as donné aucune chance ! Laisse-moi !...
Je veux retourner en arrière ! LA VIE !!!! LA VIE ! "

Après plusieurs minutes, le fauteuil était déchiré de plusieurs côtés, Chitzu se releva, prit ses affaires, et partit. Dehors, il fit une croix de terre sur la porte, un sourire en coin. Et alors qu'il partait, la télé continuait d'émettre ce son effroyable. Sans en tenir compte, Chitzu continua sur sa route, et ne put entendre cet appel au secours, celui d'une population qui avait été avalée.