lundi 27 août 2007

38. C'est de la survie.

" Il y a des moments où je vous en veux.
C'est la fin.
C'est quand je ne ressens plus chez vous cet amour réciproque.
J'ai envie de sentir que je suis aimé par les personnes que j'aime.
Et c'est tout à fait logique, et loin de l'égoïsme.
C'est ce qui doit être.
J'ai passé tant de temps avec vous.
Et là vous me tuez de l'intérieur par ce revirement.
C'est comme un feu qu'on tente d'éteindre avec du parfum synthétique.
J'aurais tant aimé que l'on reste les mêmes.
Et je vous l'avoue, j'aurais encore plus aimé que l'on reste ensemble dans ce changement qu'a été le mien.
Je vous en veux tant.
Finalement, ce n'est pas moi qui suis à plaindre, mais vous.
Vous foncez dans un mur, et ce n'est qu'une fois à son pied que vous vous demanderez si vous êtes aussi forts que vous le croyez.
Malheureux.
Vous allez réussir, vous allez être adulés, vous allez être respectés.
Vous profitez des gens, mais ne sont-ce pas eux qui ont ainsi un pouvoir sur vous ?
J'attends fort le moment où le karma vous rendra la monnaie de votre pièce.
Ce moment où vous reviendrez vers moi, où vous me demanderez mon pardon.
Et dans un cri humain, plein d'amour et de chagrin, je répondrais d'un ton dur et solennel.
Un "non" sera la larme de mon âme, la rancune sera la réincarnation de ma volonté.
Non.
Il y a des moments où je vous en veux.
C'est la fin.
Et dans ces moments-là, je vous anéantirais sur le coup si je le pouvais. "

Ca me servira un jour. Chitzu ou Elder... on verra.
Le C comme ce dont je rêve, le E comme ce qui m'effraie.

dimanche 26 août 2007

37. Lycées.

Quand je me souviens de ces anciens jours, je ressens une nostalgie meurtrière.
Je me rapelle que j'étais bien plus heureux. Je ne me souciais de personne, d'aucun problème, sauf des miens.
Je n'avais pas cette vision négative des choses.
Je ne passais pas des heures à réflechir sur des machins métaphysiques, donc inexistants, donc inutiles.
Ce à quoi je pense constamment est une montagne d'idées en aucun cas progressistes.
Je vois les choses, je les analyse, je les dépeins, puis je les vois sous un autre angle, pour bâtir ma propre opinion là-dessus.
Sauf qu'à chaque fois, elle est négative.
J'ai l'impression que c'est de l'hypocrisie, un mensonge. Qu'à chaque fois je ne vois pas les choses spontanément, instictivement, mais plutôt d'un regard extérieur et supérieur.
Je m'en voudrais presque.
Nostalgie, nostalgie.
Fierté, fierté.
Je me pose des questions que personne ne se pose, à des endroits non propices, à des moments non propices.
J'ai l'impression de prendre chaque jour un petit plus conscience de ce qu'il se passe.
Et je me dis que je me leurre, que je vois les choses sous un mauvais jour. Pourtant, je n'arrêterais pas.
C'est comme ça que je suis, et que je serais.
La plus grande hypocrisie serait de ne pas me laisser faire ce que je veux faire.
Et si l'instinct devient quelque chose qui n'est pas instinctif chez moi, alors l'instinct n'est plus.

mardi 14 août 2007

36. Chiffre maudit.

J'en ai besoin.
Je n'ai pas besoin de ressentir de l'adulation, simplement, je veux savoir. Le savoir est une arme, là seule que je sache dégainer avec un contrôle parfait, un amour intrépide, et qui ne heurtera que les personnes qui se mettront en sens inverse.
Ce qui me pousse à faire ça ?
Je suis perdu. J'ai toujours rêvé... toute ma vie. J'ai rêvé ma pensée, j'ai rêvé un monde différent, j'ai rêvé un Etre humain différent, maintenant je rêve de ce que je pourrais faire.
Non, je n'ai pas d'ambitions sociales dont vous auriez été fiers à ma place.
Mais en fait, je crois bien que j'ai l'esprit trop grand.
Un temps, je me suis imaginé le plus grand penseur des temps modernes. Je voulais savoir, et montrer que je savais. Je sais, les stoïciens me frapperaient à coups de marteaux pour ça.
Un temps, je me suis imaginé le plus grand empereur du monde. J'ai laissé tomber. Les capitalistes m'auraient détruit à coups de faucille avant même que je sois en mesure d'essayer.
Un temps, je me suis imaginé le plus grand de tous vos grands frères. Je voulais pouvoir contrôler chacun. Je contrôle chacun. Il est facile pour toute personne comme moi de comprendre. J'ai l'impression de savoir manipuler, de savoir lire, de percer chez les gens leurs faiblesses. Peut-être dois-je croire en l'astrologie ? Je suis scorpion.
Un temps, enfin, je me suis perdu dans toutes ces pensées.
Je dois vous avouer que je ne savais pas trop où tout ça allait me mener.
J'ai aimé Schopenhauer et Nietzsche. Je crois qu'ils m'ont fait comprendre. Ces personnages avaient une belle vision du monde : crue, et cruelle. Ce qui les différencie est le rapport entre leurs pensées et leurs actes. Nietzsche était franc, Schopenhauer écrivait ce qu'il voyait, mais ne mettait pas en application ces immenses idées autour desquelles il avait sû nager. Bon, c'est un fait, il a inspiré une montagne de gens.
Aujourd'hui, du haut de mes seize ans, je me demande où va me mener tout ce que je fais. J'ai un choix lourd à faire.
Mon âme me dit de rester moi-même. Il est une chose que je suis totalement en mesure de faire, c'est de comprendre, apprendre, et suivre mes principes. La nature m'a rendu conscient. J'ai sû accorder de la valeur aux choses réellement importantes. Je voulais me plonger dans la métaphysique, apprendre pour moi, qu'importe ce que je serais socialement.
Et il y a cet autre "moi", celui qui me demande de ne pas me laisser aller à penser. Je pense savoir qui c'est : mon cerveau. L'Homme n'est pas un animal. Il raisonne, l'animal agit par instinct. Et ça me fait peur.
Mais je doute. Qui a raison ?
Et si je me trompais sur toute la ligne ?
Et si toute cette révolution dans ma tête n'était qu'un leurre ?
Et si la vraie vie était la vie sociale ? Pourquoi devrions-nous chercher le malheur, le pessimisme, le désespoir, dans des rêves qui n'auront aucun lendemain ?
Est-il possible qu'une bête aussi grande que l'Etat aie pû avaler une telle masse de personnes ?
Et si le véritable aveugle était celui qui croyait avoir les yeux ouverts ?
Après tout, Socrate seul savait qu'il ne savait rien, et nous lui avons attribué la connaissance universelle dans le domaine métaphysique le plus intriguant qu'il soit : la philosophie.
Aujourd'hui, j'ai besoin d'aide. Mes idéaux ont poussé mon imagination trop loin.
Il m'est arrivé de croire que j'inventais des personnes. Il m'est arrivé de croire que j'inventais un talent chez moi. Il m'est arrivé de croire que tout ce que j'écrivais n'avait aucun sens, aucune âme réelle.
C'est ce que je vais tenter de comprendre par cette démarche. Si vous êtes ici, c'est que j'ai réussi à faire entendre mon appel. Je ne veux vraiment de réactions, de commentaires, d'appréciations.
Ce qui m'intérèsse, c'est ma réfléxion sur tout ça, ma réelle vocation, en prenant en compte le fait que vous soyiez là.
Le malheur de tout philosophe est d'être trop seul. Sa raison entre dans un cercle vicieux qui alimente sa solitude par une pensée solitaire. Mais lequel des deux vient en premier ?...
Mais ce n'est pas tout. Je ne vous ai pas tout avoué dès le départ. La genèse de cette entreprise.
Je me suis rendu compte de ma conception de la beauté. Avant, n'était beau pour moi que le spirituel. Et finalement, j'ai cru tomber amoureux d'une montagne de choses naturelles, et pas si spirituelles. J'étais émerveillé face à un corps comme je pouvais l'être face à une toile. J'ai trouvé un geste fantastique, au même point qu'une idée.
Je me perds.
Ce changement dans mes idées n'est pas pour autant définitif.
J'appréhende ma future année de philosophie. Je suis mentalement facilement influençable, à même titre que les autres le sont pour moi.
Il a fallu que je trouve de la beauté dans l'intelligence, pour exceller dans ma scolarité. Il a ensuite fallu que je trouve de la beauté dans la mode et l'apparence, pour que je lui voue un culte éphémère. Puis il m'a fallu rencontrer quelqu'un à la pensée immense, aux idéaux si riches, si réfléchis, et pourtant si beaux, pour que je me laisse aller à rêver.
Cette phase m'a été la plus bénéfique, et aussi la plus longue et intense.
Mais aujourd'hui, je tente d'avoir un point de vue extérieur là-dessus. J'ai besoin de savoir si je me leurre, si je suis ce que j'ai toujours vu en l'Homme : quelqu'un de sadomasochiste.
Je ne sais pas qui me viendrait le plus efficacement en aide. Moi-même, les autres, personne ?
L'Etat a-t-il fait de moi ce qu'il voulait ? Ces rêves n'ont-ils été le fruit que de mon imagination débordante, le premier effet d'un trop grand refoulement quotidien de toutes mes envies ?
Ou au contraire, est-il possible que je sois maintenant dans la vérité ? Ou que je l'ai été avant ?
J'ai aujourd'hui des rêves de grandeur. Il ne faut pas avoir peur. Je ne tuerais personne, je ne compte pas contrôler le monde, ni pratiquer un génocide.
Je crois que j'ai simplement envie de dominer. J'ai envie de savoir que je suis là.
Qui sait si toute cette mascarade autour de moi n'est pas qu'une fanfare que je produis pour exister ?
Ou qui sait si elle était réelle, et que je me sentais le devoir de tenter de le faire partager ?
Je suis dans le stade A de ma dépression débordante. Il est maintenant temps d'essayer de comprendre tout ça. Je vous l'avoue, je m'affole.
Dois-je être égoïste, altruïste ?
Ce soir, je dois même vous avouer que Hobbes m'attire plus que Rousseau. Il suffit de comparer leurs vies, leurs souffrances, et de comprendre pourquoi Rousseau décrivait l'Homme d'une manière, et Hobbes d'une autre. Il est simple pour quelqu'un de battu d'éprouver ensuite de l'amour pour une personne.
J'ai l'impression que je succombe.
J'ai trop rêvé, trop jeune. Je ne sais pas.
Et maintenant je pénètre dans le stade B.
J'ai l'impression que tout ça m'énerve à un point encore inégalé.

mardi 7 août 2007

35. Vie nocturne.

Nuit, rêves, écrans, et carnages,
Livres, pleurs, et douces filles volages,
Jeux, voeux, peurs et alcools,
Musiques, danses, et feuilles mortes,
Courses, espoirs, couvertures, et écoles :
Ecole de nuit, Ecole de vie, de cloporte,
Chaleur, soupirs, tabac et nuages,
Fumer, fumée, fumées et jonglage.

dimanche 5 août 2007

17 bis. Et j'écris pour voir.

Bizarrement, je ressens un mal-être à être avec toutes ces personnes qui ne suivent, ne comprennent, ni ne connaissent ma philosophie. Je ne dis pas être philosophe, mais je pense que chacun à une philosophie de vie, même si elle ne mérite pas ce nom lorsqu'elle n'a pas été méditée.
J'ai dans mon entourage des personnages aux idéaux divers, et aux agissements saugrenus. Je les vois se vêtir d'une manière étrange, toujours à vouloir admirer le regard des autres, et non pas le leur. J'avais ce mode de vie il y a encore un an. S'habiller pour les autres, manger pour les autres, vivre pour les autres, contempler leurs actes, vouloir faire pareil, en ayant pour simple but de se fondre dans la masse. Tout cela s'excusait par un " de toutes façons, on est tous dans un moule ". Le sommes-nous réellement ?... Oui et non.
Bon, il est vrai que même vouloir se détacher, c'est au départ une prise de conscience dûe à la contemplation d'Etres qui eux-mêmes se détachaient des autres. Mais est-ce pour autant suivre le même trajet que les autres ? Quand certains lisent Nothomb ou Werber, alors que je lis Nietzsche, Kafka ou Sartre, est-ce la même force qui me pousse à lire, le même amour qui en ressort ? Non. je ne crois pas que suivre un courant anti-conformiste vient à être conformiste dans cet anti-conformisme. C'est un choix, une envie, un principe, plus difficile à atteindre.
La grande question est de savoir si cela est la fin d'un raisonnement, ou une volonté innée... J'ai encore trop peu d'expérience, je n'ai pas vu assez de choses, d'âmes et d'esprits, pour pouvoir dire que cela est dû à une recherche, un aboutissement, et j'en conclus aujourd'hui que c'est un "penchant naturel". J'ai toujours aimé lire, écrire, dessiner, écouter de la musique. C'est le cas de tout le monde, mais c'est différent. Je ne pense pas employer ce terme comme excuse, mais c'est une sensation. Est-ce un leurre ? C'est possible, mais dans ce cas, je vous ai bien eus autant que moi-même, si vous avez lu ce texte jusqu'ici. Je me fiche de ce que les autres pensent. Certains me mystifient, d'autres me voient comme un rêveur, d'autres comme une personne qui croit trop en un talent inexistant, jouant de cette mystification. En quoi m'intéresser à vos idées devrait changer mon amour pour ce que je fais dans ma plus profonde solitude ?
J'en reste là. Je continue à voir des gens aliénés par cette société sombrement altruïste, dans le sens ou l'altruïsme devient la plus grande forme d'égoïsme. Ils ne font pas attention aux autres, ils leur portent de l'attention. Et moi dans tout ça ? ... Je passe mon temps. Dire que je ne les aime pas serait faux, il en est qui ont une grande place dans mon coeur. Faut-il de tout pour faire un monde ? Les opposés s'attirent-ils ? Est-ce qu'il faut se compléter pour que tout marche bien ?
N'a-t-on pas vu dans toute l'histoire connue, des scientifiques, des philosophes, des artistes, et la masse ? C'est un pourcentage encore présent.
Peut-être dans quelques années reviendrais-je en arrière. Peut-être cette société monstrueusement étatique m'avalera-t-elle pour que je sombre dans une lucidité aveugle. Peut-être même que j'aurais honte de ce que je suis aujourd'hui, du haut de mes seize ans aboutis, et de mes idéaux pessimistes mais humanistes. Seul l'avenir me le dira.
J'espère simplement que je réussirais à rester fier de cet état d'esprit dans lequel j'ai plongé, et dans lequel je nage maintenant.
Si un jour je succombe, noyé par un diable sur terre, la société, je souhaite avoir honte au plus profond de moi-même, et garder en moi ce fond de lumière qui peut-être un jour m'éblouira comme aujourd'hui.

jeudi 2 août 2007

34. Mémoires au 1er Août.

Cette nuit, j'ai fait un rêve merveilleux.
J'étais encore le même, pâle et soumis, cette ébauche de l'homme qui n'aspire qu'à vivre,
cette histoire sans fin qui un jour mourra.
La fille était tout, le rêve.
Pourtant, je n'accorde aucune importance à ces traits extérieurs façonnables.
Mais c'était un rêve, un songe, un espoir.
Ses yeux reflétaient la beauté de l'amour.
Les petits pois tâchant ses joues étaient aussi nombreux que les jours que j'aurais passé à la contempler sans dire un mot.
Je la connaissais par notre passé commun.
Mais qu'est-ce que le passé? - Cette chose qui ne vit qu'à travers nos souvenirs, et qui donc n'existe que parce que l'on désire s'en rappeler.
Cette fille-là avait la bouche du bonheur.
A la voir, je ne ressentais rien, à la voir, je vivais tout.
J'avais peur,
J'avais froid,
J'avais honte,
J'avais soif,
J'avais envie,
J'étais en vie,
J'aimais.
Elle était la naissance de cette fleur dont le bouton avait été trop fébrile, et je priais ma conscience du passé de taire à jamais ce souvenir enfoui.
Il fallut peu de temps pour qu'elle ne s'affale dans mes bras.
Ce rêve était léger, doux mais bien trop léger.
Je ne sentais déja plus son poids.
Se peut-il qu'on ne vive que pour rêver ?
Durant mon expérience, je jure que ce fut là mon plus grand souhait.
Elle avait fait tomber mon coeur en pleurs,
Et avait eu la délicatesse de tuer ma raison.
Mais tout comme ce rêve, sa mort ne fut qu'ephémère.
C'est avec une certaine douleur que j'accepte la réalité du réel, et que je recouvre mon goût du simple.
Peut-être a-t-il fallu que je goûte à ce bijou fantastique pour en venir à la vérité ?
Mais cette fille-là avait la resplendissance de mes désirs, et mon rêve la langueur d'un soupir.
Il me fallut du temps pour accepter que tout cela était fini,
Et pire encore, que ce n'était que le fruit de mon imagination.
Mais je me console en le gardant caché dans ma mémoire,
A la place qu'occupent mes désirs les plus beaux, et mes souvenirs en lambeaux,
Et quand je le vois dans ma tête défiler comme une réalité,
A mes yeux, ce rêve a autant de valeur que ces morceaux du passé.