vendredi 26 décembre 2008

203. Le sucre d'orge.

Accablé à l’étalage aux vues des plus petits,
Le vilain, toutefois, ne l’est pas de nature.
Assis là, comme une peste noire, il regarde les regards et les bouches affamées.

Pourtant, Dieu, s’il l’est, en est témoin,
Ce bâton si laid n’en finit pas de causer du chagrin,
Oserais-je encore dire que seule la tristesse appelle les larmes ?
La tristesse, oui, mais elle ne cause pas seule ce vacarme.

Le vilain passe de main en main sous des cœurs meurtris,
Et son énergie vitale d’une heure à l’autre devient le mal,
Il a mal à l’âme, pas celle qu'il possédait, mais celle qu'il gagne,
De douceur pour sésame il devient la réclame de cette panne.

Porté au cœur comme il l’est au corps,
Le vilain se décompose sous l’effet machinal de cette cavité pourtant grandiose,
Broyé dans son ensemble comme l’est son instigateur,
Il descend aux enfers bien plus bas encore.

Baignant dans une marée tantôt haute tantôt vide,
Quelle est sa souffrance lorsqu’il voit l’eau limpide…

La main de Dieu n’est plus là pour sauver des torts,
La main du sain esprit l’a déjà remplacé,
Et comme le destin se rétracte sous les yeux de celui qui s’endort,
Il ne lui faut qu’un instant pour tâter du dehors :
Le vilain massacré n’aura pu survivre,
C'est la main du bourreau qui lui inflige ce sort.

Il est en tout temps des douleurs éphémères,
Celles d’un père qui prêche ses prières au goût amer,
Celles d’un cœur de verre brisé par la terreur d’hier,
Celles d’une serre où se terrent des restes de colère,
Des zestes de verre, et cette serre pleine de vers.


Chacun de ceux-là ne faisaient qu’un auparavant,
Mais leur bref passage dans l’artère leur fit perdre leur sens,
Ses enfants brillent encore de toute leur absence,
Bien qu'étendu au sol, le vilain semble inconscient.

Dieu, s’il est, en est témoin,
La tristesse seule ne cause pas ce vacarme,
Le drame, pour dire vrai, se situe bien plus loin,
Aux confins de l’âme, seulement, finit son chemin.

mercredi 10 décembre 2008

202. Le jaune en noir.

Ce n'est pourtant pas compliqué.
Les grandes lignes se dessinent,
Mon cœur pour un dernier signe,
Et je serais comblé.
Ce n’est pas que je ressente un manque, non,
Mais c’est que le sentiment d’être incompris me fait cruellement douter de mon sens de la raison.
Pourtant, j’ai juré de rester simple.
J’ai crié que je saurais être humble.
Tel l’envol d’une abeille au milieu du silence,
J’ai fait le vœu de percuter si fort la vanité sous tout ce qu’elle a d’édifiant que j’en deviendrais dérangeant,
Agréable mais agaçant,
Effacé mais imposant,
Involontairement, pour sûr, mais à mes dépens.
Et puis, si le sourire que je t’offre était ses ailes,
L’abeille intarissable serait mon désespoir,
Porté par de brefs courants d’air,
L’important n’étant plus qu’un poids.

Sans douter, généralement, j’aime faire des métaphores.
Cette fois, pourtant, l’abeille me déstabilise.
Ce n’est pas tant son caractère, à vrai dire,
Mais son image.

S’identifier à elle, c’est comme pleurer des larmes pleines de vice,
Mais de cette manière-là sacrée que connaissent les enfants,
Lorsqu’ils feignent d’être tristes sous un voile apparent,
Mais cachent au fond la plus douce des malices.

samedi 6 décembre 2008

201. Le contrat.

Il rêve,
Et il lui faudra du temps pour se réveiller.
Devenu comme l'ambassadeur d'un monde parallèle,
Le messie d'une faille temporelle,
Il rêve...
Mais laissons-le se trouver.
Au coeur d'une bataille sans fin,
Il en vient à se demander où se situe le bien...
Faut-il encore pleurer ?
Les lois ne sont plus les mêmes,
Elles changent et sèment une petite poignée de problèmes,
Veut-il vraiment nous retrouver ?
Ses joies prennent forme dans ce train,
Qui pourtant inerte, l'éloigne du quotidien.

Il rêve,
La neige sous ses habits se glisse,
Et ses dents, hors de contrôle, crissent.
Il n'a pas peur, non.
Tourbillon glacial de lumières blanches,
Il découvre au fur qu'il se penche,
Qu'il est possible de jouir encore,
Quand bien même JE suis en désaccord.
...
Mais la corde lisse nous accorde sur cet accord qui, encore une fois, me décore,
Et si je semble être absent, c'est qu'ensemble, pour le moment, nous agissons d'un commun accord pour l'apport au sein du corps de toute ma poésie imaginaire d'une touche de fantaisie.


Merci.