dimanche 30 septembre 2007

42. Et demain, mon ton change.

C'est une chose réelle.
Moi, j'ai envie de tout modifier de l'intérieur.
Parce qu'il ne suffit pas de montrer que l'on veut révolutionner chaque particule de ce cosmos nous entourant.
Il faut encore le vouloir.
Et c'est là le problème, dans cette construction mal établie.
Chacun pense que la volonté est le premier pas, le plus simple, et qu'ensuite vient l'extèriorisation de cette volonté.
Et pourtant, c'est l'inverse.
Quand on veut que ça change : on montre d'abord qu'on voit ce qui ne va pas, et ensuite on comprend qu'on veut le changer.
Je ne suis pas de cette race infâme qui semble être la plus volontaire, et qui n'a pas d'envie.
Je suis de ce genre de mentalité qui rêve en secret, et agit à petits pas.
Parce qu'il n'est pas besoin d'élaborer un plongeon pour sauver ce qui va mal.
On garde bien mieux l'équilibre en marchant, pas-à-pas.
Aussi, on tombe souvent face contre terre lorsque l'on y va aveuglément, ou sur les genoux.
C'est pourquoi, chacun de mes pas va aboutir à un chemin grandiose, je serais une montagne.
Grandiose à mes yeux, j'entends.
Il me suffira d'estimer mon parcours "magnifique", pour qu'il le soit.
Et ceux qui, aujourd'hui, se montrent trop pressés, finiront par se prendre un mur.
De là ou je suis, je vois assez bien leur route pour savoir qu'au bout, il n'y a qu'une grande et infranchissable muraille.
Aux larmes, citoyens... L'espérance doit être placée autre part.

dimanche 16 septembre 2007

41. Le seul, l'unique.

Mon âme s'embrume.
Un chemin étroit,
Des pas retentissent,
Sur les murs des croix,
Devant moi, Ulysse.
Je lui prends la main,
Et autour, tout change,
Je lui montre le chemin,
Il me suit, ça l'arrange.
Je me rends compte que sans moi, il serait perdu.
Et pourtant, il me fait découvrir monts et merveilles.
Ainsi je voyage, j'apprends à vivre.
" Cet homme-là a un but ", me dis-je.
Et c'est là son bonheur.
Je suis d'une génération étrange qu'aucun monstre n'effraie.
Aucun monstre autre que nous-même.

C'est dérisoire.
Je le vois se battre contre les distances,
Et un jour, il retrouve enfin sa destinée.
Avant de partir, le voilà qui me donne un conseil.
Il me prend par la main, me la baise, et sourit en coin.
" Quel bonheur de n'être que la création de tes ancêtres. "
Puis il disparaît.
Je me retrouve dans ce couloir sans fin.
Des croix parsèment les murs,
Des serpents guettent mes pas,
D'un coup, rien n'est trop sûr,
Dois-je fuir, ou rester là ?
Je comprends où se situe notre problème.
Je suis d'une génération vide.

C'est parce que nous n'avons aucun but que nous sommes faibles,
et les plus rêveurs l'ont compris.
Alors ils nous bouffent de l'intérieur, s'immiscent en nous, nous pénètrent de toutes parts, et nous asservissent.
Combien ne donnerais-je pas pour rester avec Ulysse ?
Je n'ai pas de grande guerre à gagner, pourtant,
Mon seul ennemi reste l'Etre humain.
N'est-ce pas pathétique ?
Là est mon but : en finir avec nous, en finir avec vous.
Et alors que je sais que je n'ai plus rien à espérer,
Je baisse les bras, et mon âme s'embrume.

mardi 11 septembre 2007

40. Headshot.

Et puis, malheureusement, je me rends compte que demain je serais différent.
Demain je voudrais boire tous mes livres.
Je penserais que le savoir est une arme.
Et je serais fier de moi, et honteux de ce que j'étais.
Et à quoi ça rime ?
J'ai l'impression d'être une sorte de nevrosé, de schyzophrène.
Pfiou, saleté de crise d'adolescence.
Je pouvais pas vivre dans mon moule, à l'ombre de tous ces regards, et exposé à eux par la même occasion ?
C'est décidé : demain sera un grand jour.
Je serais enfin quelqu'un d'autre.
Et c'est décidé : demain sera un grand jour.
Retour à la case départ.
Amen!

39. Qui vole un oeuf ?

Incroyable.
Mais il est trop tard pour regretter.
Et là est le problème.
Je n'ai même plus la faculté de regretter.
Vous avez l'impression que j'exagère tout ça...
Mais je suis même plus Maître de moi-même.
J'en ai marre.
Qui l'eût cru que j'en serais arrivé à vouloir ce maudit bonheur aveugle ?
Aveugle de toute perception, de toute réflexion, de tout.
J'ai envie de rêver encore.
J'ai envie d'être comme vous, de croire qu'un jour je défilerais sur les marches de Cannes, que je serais au même rang que J.K.R., ou que je piquerais la place de M. Sarkozy.
Mais comment se fait-ce que je n'y arrive plus ?
A force de trop vouloir comprendre, on finit par trop y comprendre.
J'ai envie de revenir en arrière.
Je n'aime pas les choses futiles, mais je rêve de les aimer.
Comment puis-je critiquer les insouciants, désormais ?
Bon. Du haut de mes 16 ans, j'ai encore du temps devant moi.
Mais s'il vous plaît, faites que je me casse la gueule.
Faites que je change de cap, et que je sois la risée de l'élite.
Faites que je sois quelque chose d'autre.
Je vous donnerais tout ce que je possède.
Et ainsi, je serais heureux.