dimanche 16 septembre 2007

41. Le seul, l'unique.

Mon âme s'embrume.
Un chemin étroit,
Des pas retentissent,
Sur les murs des croix,
Devant moi, Ulysse.
Je lui prends la main,
Et autour, tout change,
Je lui montre le chemin,
Il me suit, ça l'arrange.
Je me rends compte que sans moi, il serait perdu.
Et pourtant, il me fait découvrir monts et merveilles.
Ainsi je voyage, j'apprends à vivre.
" Cet homme-là a un but ", me dis-je.
Et c'est là son bonheur.
Je suis d'une génération étrange qu'aucun monstre n'effraie.
Aucun monstre autre que nous-même.

C'est dérisoire.
Je le vois se battre contre les distances,
Et un jour, il retrouve enfin sa destinée.
Avant de partir, le voilà qui me donne un conseil.
Il me prend par la main, me la baise, et sourit en coin.
" Quel bonheur de n'être que la création de tes ancêtres. "
Puis il disparaît.
Je me retrouve dans ce couloir sans fin.
Des croix parsèment les murs,
Des serpents guettent mes pas,
D'un coup, rien n'est trop sûr,
Dois-je fuir, ou rester là ?
Je comprends où se situe notre problème.
Je suis d'une génération vide.

C'est parce que nous n'avons aucun but que nous sommes faibles,
et les plus rêveurs l'ont compris.
Alors ils nous bouffent de l'intérieur, s'immiscent en nous, nous pénètrent de toutes parts, et nous asservissent.
Combien ne donnerais-je pas pour rester avec Ulysse ?
Je n'ai pas de grande guerre à gagner, pourtant,
Mon seul ennemi reste l'Etre humain.
N'est-ce pas pathétique ?
Là est mon but : en finir avec nous, en finir avec vous.
Et alors que je sais que je n'ai plus rien à espérer,
Je baisse les bras, et mon âme s'embrume.

Aucun commentaire: