jeudi 4 juin 2009
2xx. Le La.
La fuite,
Le noir,
La suite,
La crainte,
Le temps,
Les teintes,
Le sang,
La bouche,
Le coeur,
La touche,
Les peurs,
Le tour,
Le rêve,
L'amour,
La trêve,
Le regard,
Le moi,
Le phare,
Le toit,
Le coup,
La chute,
Le nous,
La pute,
Le rouge,
L'esprit,
La gouge,
Le lit,
Le non,
La taille,
Les sons,
Le rail,
Les formes,
Le trou,
La norme,
Le tout,
La perte,
L'éveil,
L'inerte,
L'orteil,
Le rang,
Les joies,
L'antan,
La croix,
Les pleurs,
L'espoir,
Le coeur,
Le noir.
lundi 2 mars 2009
207. Génération.
Le matin quand les cloches ne nous réveillent plus,
Les soirs où l’hôte n’est plus la bienvenue,
Les jours où le soleil domine et sublime,
Les nuits où l’espoir qui meurt assassine.
Quand nous sommes le futur et qu’il est incertain,
Quand nous croyons en un Être qui nous tend la main,
Nos yeux s’ouvrent alors vers l’avenir :
Nous sommes dès lors des fugitifs.
Quand les problèmes de cœur deviennent solutions,
Quand les envies d’avenir ne sont plus légion,
Quand un besoin de ne plus comprendre est instinct de survie,
Quand la course au plaisir surpasse nos modes de vie :
Nous sommes encore les fugitifs.
Nous donnons une raison à chacune de nos plaies,
Nous perdons conscience mais sommes en paix,
Unis par des différences qui, au final, se ressemblent,
Nos projets n’ont d’égaux que nos jambes qui tremblent :
Nous sommes le futur, nous sommes des fugitifs.
Quand un jour nouveau se lève et qu’il ne présage rien de bon,
Quand les chiffres nous mentent et troublent notre raison,
Quand cette même main tendue nous poignarde au cœur,
Quand les pas en avant sont déshonneur :
Nous sommes toujours les fugitifs.
Quand l’amour reste notre unique religion,
Quand le soleil qui se couche offre de meilleurs horizons,
Quand une larme perdue en vaut dix de vaines,
Et quand nos âmes s’épanchent dans nos relations humaines :
Nous sommes aussi le futur.
Une génération qui fuira la plupart de ses combats,
Mais nous vaincrons la douleur qui nous tire vers le bas,
Nous tuerons nos aigreurs héritées de la Foi,
Nous ferons taire les rumeurs qui nous poussent au faux-pas.
Fugitifs, certes,
Mais nous apprendrons à faire de nous les premiers concernés,
A croire en nous sans le dénouement annoncé,
A nous battre égoïstement mais unis dans l’adversité,
Le choix n’a jamais été vicieux, il est inné.
Nous serons alors les fugitifs, là où se trouve notre futur.
Nous tendrons vers le Bien en temps de guerre,
Nous cracherons sur le Mal et pardonnerons à ses serfs,
Nous apprendrons de nos vices et serons meilleurs,
Nous refuserons en temps voulu de faire certaines erreurs.
Le futur, dans un aspect réaliste, sera le retour de nos rêves,
Amplifiés trop peu souvent par nos esprits contestataires.
Nous reviendrons plus forts,
Et nous serons fiers,
Tant que l’absence sera notre présence.
Nous sommes les fugitifs, c’est vrai,
Mais nous fuyons seulement ce qui nous effraie.
dimanche 22 février 2009
206. Bonne chance (Boa Sorte, Good Luck, Buena Suerte, Viel Glück, Powodzenia)
Porter l'étendard quand la guerre est finie,
Frapper à mort le bourreau de ces peurs,
Se frayer un chemin vers la prospérité,
Et dans un soucis de perfection, s'abonner aux rêves.
lundi 2 février 2009
205. Rendez-vous.
Le pied devant, l'âme à l'arrière.
Des larmes de sang, des gouttes de verre.
Un cri d'enfant, un de moins sur Terre.
L'espace d'un instant tout était plus clair.
Le bon moment, l'aube sur la clairière,
La porte, lentement, revient en arrière.
La fenêtre.
C'est l'espace-temps, le ciel, l'air,
Des nuages en rang, le chemin de lierres,
Les arbres blancs, le sol de pierres,
L'enfant tremblant, le sein d'une mère.
Espoir d'antan, bien loin derrière,
La fenêtre, le vent, les volets se resserrent.
Et moi.
Roi dans l'élan, semblant bien faire,
Emoi tantôt présent, tantôt imaginaire,
Etat béant, esprit bien fier,
Choix repoussant, la réussite trop chère.
Voix sur ce banc des sons d'hier,
Et moi, dansant sur les traces de mon père.
lundi 26 janvier 2009
204. Soap.
There is no need to explain why we're all screwing with the things we do care about.
I can tell you how much my feelings were touched by the way she cried,
I can clearly remember how many words came out of her in an incredibly powerful way,
I can see in me the hole left when I decided to take her out,
But, most of all, I can feel this empty side of me being completed by my own thoughts.
It is obvious, now, that I needed to fill it as I've always done :
The fear that has driven me beyond the "feeling good" opera :
My heart is just as careful as a slut,
Thinking about himself first, altruism has been cut.
My ego is the conductor of the stalls ordering my very moves from above.
vendredi 26 décembre 2008
203. Le sucre d'orge.
Le vilain, toutefois, ne l’est pas de nature.
Assis là, comme une peste noire, il regarde les regards et les bouches affamées.
Pourtant, Dieu, s’il l’est, en est témoin,
Ce bâton si laid n’en finit pas de causer du chagrin,
Oserais-je encore dire que seule la tristesse appelle les larmes ?
La tristesse, oui, mais elle ne cause pas seule ce vacarme.
Le vilain passe de main en main sous des cœurs meurtris,
Et son énergie vitale d’une heure à l’autre devient le mal,
Il a mal à l’âme, pas celle qu'il possédait, mais celle qu'il gagne,
De douceur pour sésame il devient la réclame de cette panne.
Porté au cœur comme il l’est au corps,
Le vilain se décompose sous l’effet machinal de cette cavité pourtant grandiose,
Broyé dans son ensemble comme l’est son instigateur,
Il descend aux enfers bien plus bas encore.
Baignant dans une marée tantôt haute tantôt vide,
Quelle est sa souffrance lorsqu’il voit l’eau limpide…
La main de Dieu n’est plus là pour sauver des torts,
La main du sain esprit l’a déjà remplacé,
Et comme le destin se rétracte sous les yeux de celui qui s’endort,
Il ne lui faut qu’un instant pour tâter du dehors :
Le vilain massacré n’aura pu survivre,
C'est la main du bourreau qui lui inflige ce sort.
Il est en tout temps des douleurs éphémères,
Celles d’un père qui prêche ses prières au goût amer,
Celles d’un cœur de verre brisé par la terreur d’hier,
Celles d’une serre où se terrent des restes de colère,
Des zestes de verre, et cette serre pleine de vers.
Chacun de ceux-là ne faisaient qu’un auparavant,
Mais leur bref passage dans l’artère leur fit perdre leur sens,
Ses enfants brillent encore de toute leur absence,
Bien qu'étendu au sol, le vilain semble inconscient.
Dieu, s’il est, en est témoin,
La tristesse seule ne cause pas ce vacarme,
Le drame, pour dire vrai, se situe bien plus loin,
Aux confins de l’âme, seulement, finit son chemin.
mercredi 10 décembre 2008
202. Le jaune en noir.
Les grandes lignes se dessinent,
Mon cœur pour un dernier signe,
Et je serais comblé.
Ce n’est pas que je ressente un manque, non,
Mais c’est que le sentiment d’être incompris me fait cruellement douter de mon sens de la raison.
Pourtant, j’ai juré de rester simple.
J’ai crié que je saurais être humble.
Tel l’envol d’une abeille au milieu du silence,
J’ai fait le vœu de percuter si fort la vanité sous tout ce qu’elle a d’édifiant que j’en deviendrais dérangeant,
Agréable mais agaçant,
Effacé mais imposant,
Involontairement, pour sûr, mais à mes dépens.
Et puis, si le sourire que je t’offre était ses ailes,
L’abeille intarissable serait mon désespoir,
Porté par de brefs courants d’air,
L’important n’étant plus qu’un poids.
Sans douter, généralement, j’aime faire des métaphores.
Cette fois, pourtant, l’abeille me déstabilise.
Ce n’est pas tant son caractère, à vrai dire,
Mais son image.
S’identifier à elle, c’est comme pleurer des larmes pleines de vice,
Mais de cette manière-là sacrée que connaissent les enfants,
Lorsqu’ils feignent d’être tristes sous un voile apparent,
Mais cachent au fond la plus douce des malices.
samedi 6 décembre 2008
201. Le contrat.
Et il lui faudra du temps pour se réveiller.
Devenu comme l'ambassadeur d'un monde parallèle,
Le messie d'une faille temporelle,
Il rêve...
Mais laissons-le se trouver.
Au coeur d'une bataille sans fin,
Il en vient à se demander où se situe le bien...
Faut-il encore pleurer ?
Les lois ne sont plus les mêmes,
Elles changent et sèment une petite poignée de problèmes,
Veut-il vraiment nous retrouver ?
Ses joies prennent forme dans ce train,
Qui pourtant inerte, l'éloigne du quotidien.
Il rêve,
La neige sous ses habits se glisse,
Et ses dents, hors de contrôle, crissent.
Il n'a pas peur, non.
Tourbillon glacial de lumières blanches,
Il découvre au fur qu'il se penche,
Qu'il est possible de jouir encore,
Quand bien même JE suis en désaccord.
...
Mais la corde lisse nous accorde sur cet accord qui, encore une fois, me décore,
Et si je semble être absent, c'est qu'ensemble, pour le moment, nous agissons d'un commun accord pour l'apport au sein du corps de toute ma poésie imaginaire d'une touche de fantaisie.
Merci.
dimanche 29 juin 2008
106. Rome et ses collines.
Trois ans ont rythmé notre vie à la vitesse de cette douleur croissante, mais il fallut que je vienne arranger cela.
Tes fins cheveux blonds deviennent orge alors que je te regarde, si belle.
Passer ma main dans tes cheveux, sentir ton odeur, la chaleur de ton sein sur ma poitrine balancée au rythme de la vie : tes yeux virés sur l’avenir me parlent, et mon âme qui n’a de pensées qu’à ton propos s’embrase.
Les journées paraissent alors plus longues : te voir devient un plaisir, et l’alcool pénétrant étape par étape dans mon cerveau enivre out sauf mes sans. A chacun de tes sourires ma langue se délie et mes mains s’emballent : Suis-je empli d’amour, ou ai-je envie de pleurer ?
Nos paroles échangées deviennent théâtre, et de notre vision du monde émane une philosophie : la mienne fut et restera la foi, la tienne était celle du désespoir. Pourtant, j’ai essayé de la modifier, que tu apprennes la confiance, que tu touches à l’amour, que tu acceptes le jeu de la confiance. Mais ta philosophie devint mensonge, et tout s’écroula.
Ces bâtisses d’argent que j’avais faites pour toi s’écroulèrent sous le poids de ma déception : mon royaume pour un chagrin. Tes mains ne me toucheraient plus comme à la belle époque.
Finalement, peut-être avais-je trop libéré mon esprit.
Mon cœur ne battait qu’à l’idée de te voir, mais ma raison n’avait pas tort : je t’avais surestimée. L’orge devint brun, et tes mains se laissèrent aller sur d’autres corps. Je n’en suis pas triste, le ton avait toujours été donné. Mais il restait au fond un petit espoir : j’espérais que tu jouerais à mon jeu, que tu en suivrais les règles. Tu ne l’as pas fait.
Ce soir, je pleurerais, mais je n’aurais pas de chagrin.
Cependant, si tu en savais autant que moi, tu en aurais.
mercredi 11 juin 2008
105. 2042.
Beau, comme une larme qui surgit.
Beau, comme une âme stupéfaite.
Beau, comme une balle dans la tête.
Beau, comme un cri plein de rage.
Beau, comme un long soir d'orage.
Beau, comme un coeur qui s'émeut.
Beau, comme la peur des adieux.
Belle, comme un amour sans fin.
Belle, mais déjà il s'éteint.
lundi 12 mai 2008
104. Boulimie de douleur.
Le violon se mit à trembler quand il me vit approcher.
Les bras tendus, je croyais réussir à dompter la bête.
Mon amie, ce doux son ne pourra jamais jaillir de mes mains.
J’aurais pourtant aimé pouvoir jouer à en enivrer toutes les personnes aspirant à la joie et au bonheur.
Ne serait-ce pas merveilleux si je réussissais à faire de vous un orchestre ?
Le violon tomba à terre sans que je le touche.
Il émit un cri, et du fond du cœur, mon amie, je comprenais.
Je n’avais pas prit le temps de dompter l’animal.
J’étais à genoux et, les yeux au bord des larmes, je m’allongeais sur le doux bois verni qui sert de carapace au son du violon.
N’avez-vous jamais voulu voir à quoi ressemble le son du violon ? Être réduit à la taille d’une fourmi, et passer par l’un des trous et entrer dans un monde sûrement merveilleux. Un ouragan de fraîcheur, des notes de musique à droite et à gauche s’agrippant aux oreilles et les mordillant jusqu’à ce que l’on en ait mal, mais mal au cœur, mal à l’âme ?
Cet instrument magique a le don de vous poignarder de l’intérieur. D’avoir mal là où ca fait mal.
Je caressais alors les cordes avec délicatesse, et en ressentais un plaisir énorme.
Instinctivement, je glissais quelques doigts dans l’un de ces deux trous, et je sentais comme une immense puissance m’envahir. La mort de l’âme.
Morphine de la niaiserie, le violon vous attire.
Et je dormais, pénétrant l’entement l’engin. Et je rêvais, un sourire révélant que la femme était comblée, mon amie.
lundi 7 avril 2008
103 - L'eau franco-allemande.
Parfois, il suffit d’avoir des ailes pour s’évader.
Se peut-il que l’on y arrive autrement ?
C’est l’histoire d’un Sage qui, pour rien au monde, n’aurait ouvert les yeux.
Contemplant ses rêves avec plaisir, il s’y voyait contrôler un monde qu’il avait lui-même dessiné.
Du haut de sa tour, le Sage parlait aux nuages. Le ciel, c’était bien la seule chose qu’il ne savait dompter. Pourtant, ailé, il l’était.
Il leur demandait s’ils étaient autonomes.
Bien-sûr que non : seul le vent l’est.
Il leur demandait s’ils étaient tristes.
Bien-sûr que non : seul le vent pleure.
Il leur demandait s’ils mourraient.
Bien-sûr que non : seul le veut meurt.
Il ouvrit les bras, et caressa de ses larmes les gouttes qui frappaient ses vieilles rides. Le peuple, amassé au bas de la tour, lui sommait de descendre. C’était de la folie, semblait-il. Un acte du Diable.
Mais le Sage sentait maintenant le vent emporter ses tracas.
Ses ailes se déployèrent, et d’un geste amical envoya mille baisers à la foule. Il était bien fou, mais il n’en voulait pas pour autant à ses semblables de n’avoir su fermer les yeux.
Il fit enfin le premier pas, et sentit le vent faire violence contre la loi de la pesanteur.
Enfin, il volait. Il ne pouvait pas bouger, mais c’était tout comme.
Il ferma les yeux, et se laisse rêver.
Dans ce nouveau monde, on imagine la suite...
102 - Triumvirat
C’est sur mon bureau que se trouve mon cœur, découpé en trois morceaux. Je le regarde crier.
Le premier sait qu’il doit sa vie à la science.
Composé de mille milliers d’atomes, mélange instable d’eau et de XY, il est bien le plus laid de tous.
Le second, plus petit et frêle, bat comme il peut.
Peu lui importe de comprendre son passé, il n’a pas vraiment d’explication pour cet exploit qu’est la vie :
Il ne vit que parce qu’il le doit.
Avez-vous vraiment l’impression d’avoir eu le choix de vivre ?
Ce morceau s’étrangle, se mouvant sur lui-même, la mort est à ses trousses.
Pensez-vous ? C’était un simple morceau d’homme, un bout d’homme.
Mais on ne peut retirer à une existence sa part de mystères. Alors il se complait dans sa quête sans fin, et explique son arrivée par le futur.
Et le troisième morceau ?
Inerte, il vit dans l’inactivité.
Se demander ce qu’est la vie ? Inutile.
Il aime ne pas réfléchir.
Peut-être même est-il déjà mort. Mais n’est-il pas le plus beau ?
L’innocence, l’insouciance, et la confiance de l’enfant.
L’innocence, parce qu’il ne peut se faire de mal. Il se pose une seule question : « Suis-je ? ».
L’insouciance, parce qu’il se demande sans jamais chercher la réponse : « Suis-je ? ».
La confiance, car même à l’heure de sa mort, sa quiétude sera de mise : « Suis-je ? ».
jeudi 3 avril 2008
101 - Avenue Leon Gourdault.
Cette bonne femme m'a glacé le sang.
Pourtant, quel bonheur ce fut que de voir là la déchéance et l’échec total d’une société sur laquelle on ne peut plus compter.
Sous la pluie battante, sa nuque réagissait frénétiquement, comme si son âme ne pouvait plus supporter de vivre dans ce corps qui, fracturé comme celui d’un chien galeux, gigotait au rythme de ces gouttes contre le pare-brise.
Peut-être pleurait-elle ?
Ses larmes, en tous cas, ne pouvaient être mêlées qu’à cette rivière d’eau polluée qui glissait le long de son visage.
Sa main droite, tremblante, donnait au même instant le tempo, image endiablée de la tristesse l’accablant. Elle tenait un gobelet de couleur jaune, et tout comme sa conscience était remplie d’espoir, deux pièces s’y battaient au centre d’une mare qui les noierait dans peu de temps.
Elle cognait cet objet de plastique contre une voiture comme son cœur s’agitait pour réveiller ses entrailles, et ses pieds, chaussés de ballerines de toute beauté, symbolisaient cette cloison dans laquelle elle s’était engouffrée, cernée par des passants qui ne prenaient plus le temps de la regarder.
De la peine, j’en avais. Alors qu’elle admirait son reflet sur le capot d’une voiture bleue, se disant sûrement à elle-même qu’elle était au summum de sa laideur, j’écoutais du bout de l’oreille cette musique qui, comme par enchantement, collait si bien avec cette scène qui resterait à jamais enregistrée dans mes souvenirs.
Dans sa tête, n’ayez aucun doute, elle avait une vue imprenable sur la douleur qu’engendrait une vie ratée.
Dans ma tête, pour sûr, défilaient les images d’un présent trop cruel et choquant.
Faut-il qu’un jeune de dix-sept ans prenne ainsi conscience du pouvoir des larmes ?
Le front réchauffant cette vitre embuée, je vous l’avoue, j’ai retenu mes larmes et prié.
dimanche 20 janvier 2008
47. ART HOLE.
Comme chaque soir, ce bâtonnet d’encens enivrera mes sens.
Tout d’abord, il faut qu’une allumette se charge de lui donner vie. Alors la poudre s’embrase, et une petite flamme dorée crépite devant mes yeux comme pour me rappeler que la beauté peut être immense dans quelque chose de si petit : j’en suis jaloux.
Je viens faire violence au feu en soufflant sur lui, et après s’être courbée dans tous les sens pour échapper à ma volonté, la flamme laisse place à un bâton qui prend maintenant toute sa couleur. Un nuage de fumée se fraye un chemin jusqu’à mes narines, et c’est avec une petite grimace que j’accepte d’être plus patient.
Le bout du bâtonnet, maintenant consumé, ne tient plus debout, et se laisse désormais tomber, la beauté à un prix. Soit cette cendre tombe à terre, ou soit elle s’enroule, tenant à sa racine comme à sa vie, pourtant partie en fumée.
J’attends que le bâtonnet soit entièrement avalé pour enfin m’oser à juger le travail de l’homme en pleine harmonie avec la nature.
La lueur rouge disparaît dans un dernier souffle. Les ravages laissés par cette guerre sont d’une perfection rare : la cendre git sur la tablette et l’on peut y voir marqué à l’encre invisible : « FIN ».
Je me concentre alors, puis sans élan, je prends une énorme bouffée d’air en relâchant tous les membres de mon corps.
« Framboise », dites-vous ?
J’y ai vu la beauté même, et n’ai senti rien de moins que de la mélancolie.
46. Ce sera le prélude.
Souvent j’ai rêvé, et je ne cessais de me dire que cela m’était utile. Le rêve se doit d’occuper tout notre Être, et quand nous sourions, c’est lui qui s’offre à nous. Je rêve bien évidemment du bonheur. Instant intouchable, rêve inavouable, c’est cela qui me tortura l’esprit pendant des nuits entières avant que je ne noie cette ivresse dans mes pires cauchemars.
L’industrie du Monde se voulait trop dure. Il ne suffisait pourtant que d’un geste de ma part, un simple cri. C’est une belle forêt qui s’étend devant moi. Je m’assois sur une roche plate, et observe les corbeaux s’échouer contre la cime des arbres.
Ma protégée, seras-tu là ?
Le soleil perçait à travers le feuillage intense, et de ce soleil je ne voyais que la beauté. Je n’en vois que la beauté. Chaque rayon me rappelle un visage, un sourire ; et chaque sourire me rappelle à quel point mon rêve est précieux. Pourrais-je un jour vivre cela en étant simplement lucide ? Je pisse sur la lucidité. J’offre à chacune de mes pensées une part de mes rêves, et quand certains me disent fou parce que je n’ai plus les pieds sur Terre, alors je les plains d’être aussi castrés.
Douce fleur aux pétales rosies par le reflet de mes songes, puisses-tu ne pas être cueillie avant ma mort.
Sur ces arbres s’inscrivent les noms de mes espoirs. Je les caresse de mes yeux, et ils me bercent dans mon illusion. Je ne peux croire qu’un jour j’entrerais de plein pied dans ce brouillard de terre pour m’y noyer jusqu’à l’aube, moment de détresse intime.
C’est quand mes yeux s’ouvrent que je ne pense plus voir. Je tente alors de refermer mes yeux en vain : la réalité aura eu raison de ma foi.
Chacune des feuilles qui tombe me rappelle un souvenir. Lointain, obscur, c’est à chaque fois le même son qui me soulève : une musique orchestrée par les battements de ton cœur. Guidé par la note grave qui vient de frapper mon oreille, je quitte alors ma pierre pour m’avancer vers l’objet de mes désirs : c’est bien de ca que je parle. Puis je lève les yeux, et je vois ton visage.
Le soleil m’éblouit-il ?
Je tends la main pour pouvoir te toucher, mais à chaque battement d’aile tu t’effraies et te caches. Il me semble que les nuages seront de la partie.
Je demande à ce tronc s’il veut me laisser entrer. J’aurais tant aimé te voir un instant, que de tes longs cheveux blonds, d’où s’échappent les merveilles du monde, je puisse profiter. Je n’ai cessé un instant de penser à cette bouche, légèrement ouverte à plein temps, qui me disait si souvent que tout cela était impossible. Tes longues dents, qu’on dit être celles du bonheur, sont les premières à m’avoir ainsi parlé : alors que je tremblais, elles m’avaient promit le ciel. Tes yeux, d’un brun profond, me rassuraient. Ils me disaient que tu serais là tout le temps, à attendre ma venue. Pour finir, tes mains, oui tes mains, je ne les ai jamais vues. Je n’ai jamais osé dire à ceux qui me le demandaient que c’était là mon rêve : celui que tu me prennes par la taille, et qu’ensemble nous puissions danser sur cette mélodie qui m’avait mené à toi. Avais-je tort ?
Je crois plutôt que je suis trop orgueilleux, my Dear.
L’arbre laisse alors apparaître une nature pourpre, je vois ton corps étendu sur le sol. Le soleil était pleinement à ton avantage maintenant que tu gisais sur le sol. Pourtant, je ne pouvais approcher de toi. C’était comme s’il me manquait une permission : celle de rêver pour toute une éternité. Et si tu me disais d’approcher ? J’ai besoin qu’on me donne la force de croire en mes rêves. J’ai besoin que tu me la donnes.
Quand, enfin, j’entrepris de marcher vers toi, mon corps s’enfonça dans le sol, et je ne me débattis même pas. Je sentais que tu voulais que je parte. Le voulais-tu vraiment ?
Ma nuque était pleine de sueur qui arrosait en moi le feu de cette passion bien trop dévastatrice. J’étouffais petit à petit, et je ne voyais plus les rayons du soleil qui à eux seuls me tenaient en vie.
Je pris un morceau de terre, et le mis dans ma bouche. Si je meurs aujourd’hui, pensais-je, j’aurais au moins eu la chance de goûter à cette terre que tu avais foulé de tes pieds nus, et qui me donnaient au moins la force de vivre.
Non, je ne pouvais abandonner. Je suffoquais de ne pas avoir su m’accrocher à ce rêve qui était le moteur de toutes mes envies, de toutes mes peurs, de toutes mes sueurs. Je prenais maintenant une autre poignée de cette terre, et la posais sur mon cœur. Je me sentais libre, et mes mouvements allaient au rythme de cette musique à laquelle je ne faisais plus attention.
Maintenant que j’étais là, je me rendais compte que ce son n’était autre que ta voix. Douce et qui me faisait pourtant tant de violence, ta voix me guiderait.
Je continuais à remuer la terre pendant qu’elle m’écrasait ; cette partie pour mon ventre, qui me réveille à chaque fois qu’une pensée m’endort. Cette partie pour mes yeux, qui n’avaient pour lumière que tes longs cheveux dorés. Et cette partie pour mon âme, qui pleurait depuis maintenant trop longtemps ta disparition.
Je sentais que je perdais le contrôle. Je n’avais su me battre pour toi, et tu m’anéantissais de par ta foudroyante colère. Comment aurais-je pu savoir ?Dis-le moi ?
Je pleure toutes mes larmes pendant que je vois mes espoirs s’en aller. C’est mon cœur qui se déchire alors que tu es là, inerte, au-dessus de moi.
Tu respires l’air libre de la vie tandis que je me meurs de n’avoir su prendre ta main. Et mes larmes remontèrent jusqu’à toi et te firent revivre une ultime secousse, un tout dernier battement.
Je m’en rendis bien compte : j’étais maintenant en vie. J’étais désormais libre.
samedi 5 janvier 2008
45. Amen
Qu'il crie, le môme atteint par la balle.
Qu'elle pleure, la femme atteinte au coeur.
Qu'elle continue, et là, je crierais.
vendredi 16 novembre 2007
44. Le sigle.
Sérieusement?Une conquête.
Simple.Et je les multipliais.
Au passé,C'est là le pire de mes vices.
DaignerNe pas savoir savourer l'unique instant.
Parfois...Lorsqu'il s'accroche à ma mémoire.
Je crie.Lorsque mes souvenirs deviennent un perpétuel échange.
Meurtri,Je me sacrifiais.
Et...et...et...Pourtant, elle ne peut être perçue comme un objet de luxe.
Aveugle,Elle n'est que cet objet franc, de passion, et de désenchantements.
Et dans la souffrance,Elle est ma conquête.
JE SUISUn homme simple.
Merveille.Une catastrophe.
43. Et Sirocco devint Mistral.
Aux hommes d’hier qui ne voient ce que nous sommes,
Ce monde n’est pas plus que l’ombre de lui-même,
L’ombre d’une vie qui ne change pas de thème,
Une humanité noire, ainsi je la nomme.
Existence délabrée, au regard en courroux,
Fort de sa raison, l'Homme aime à tuer au bas mot,
Lueur rouge dans ses yeux, c'est bien là son credo,
Il a cessé de croire, et sème sa haine partout.
Aussi il n'a plus d'espoir en son enceinte,
L'amour, pourtant si tenace, aura disparu,
L'ardeur de ces époques où nous étions à nu,
Effrayés d’un monde qui régnait en demi-teinte.
Aujourd'hui, plus qu'hier, nous voilà révoltés,
Cette lueur apaisante n'est plus disponible,
Dieu, asservisseur, tu contrôlais par ta Bible,
Nos actes barbares et nos plus vilains pêchés.
Maîtres de nous-mêmes, nous voilà ceux du Monde,
Ce n'est plus la crainte qui nous fait être bons,
C'est encore le désespoir qui nous tire au fond,
Faces contre terre, nous tuons à chaque seconde.
dimanche 30 septembre 2007
42. Et demain, mon ton change.
Moi, j'ai envie de tout modifier de l'intérieur.
Parce qu'il ne suffit pas de montrer que l'on veut révolutionner chaque particule de ce cosmos nous entourant.
Il faut encore le vouloir.
Et c'est là le problème, dans cette construction mal établie.
Chacun pense que la volonté est le premier pas, le plus simple, et qu'ensuite vient l'extèriorisation de cette volonté.
Et pourtant, c'est l'inverse.
Quand on veut que ça change : on montre d'abord qu'on voit ce qui ne va pas, et ensuite on comprend qu'on veut le changer.
Je ne suis pas de cette race infâme qui semble être la plus volontaire, et qui n'a pas d'envie.
Je suis de ce genre de mentalité qui rêve en secret, et agit à petits pas.
Parce qu'il n'est pas besoin d'élaborer un plongeon pour sauver ce qui va mal.
On garde bien mieux l'équilibre en marchant, pas-à-pas.
Aussi, on tombe souvent face contre terre lorsque l'on y va aveuglément, ou sur les genoux.
C'est pourquoi, chacun de mes pas va aboutir à un chemin grandiose, je serais une montagne.
Grandiose à mes yeux, j'entends.
Il me suffira d'estimer mon parcours "magnifique", pour qu'il le soit.
Et ceux qui, aujourd'hui, se montrent trop pressés, finiront par se prendre un mur.
De là ou je suis, je vois assez bien leur route pour savoir qu'au bout, il n'y a qu'une grande et infranchissable muraille.
Aux larmes, citoyens... L'espérance doit être placée autre part.
dimanche 16 septembre 2007
41. Le seul, l'unique.
Un chemin étroit,
Des pas retentissent,
Sur les murs des croix,
Devant moi, Ulysse.
Je lui prends la main,
Et autour, tout change,
Je lui montre le chemin,
Il me suit, ça l'arrange.
Je me rends compte que sans moi, il serait perdu.
Et pourtant, il me fait découvrir monts et merveilles.
Ainsi je voyage, j'apprends à vivre.
" Cet homme-là a un but ", me dis-je.
Et c'est là son bonheur.
Je suis d'une génération étrange qu'aucun monstre n'effraie.
Aucun monstre autre que nous-même.
C'est dérisoire.
Je le vois se battre contre les distances,
Et un jour, il retrouve enfin sa destinée.
Avant de partir, le voilà qui me donne un conseil.
Il me prend par la main, me la baise, et sourit en coin.
" Quel bonheur de n'être que la création de tes ancêtres. "
Puis il disparaît.
Je me retrouve dans ce couloir sans fin.
Des croix parsèment les murs,
Des serpents guettent mes pas,
D'un coup, rien n'est trop sûr,
Dois-je fuir, ou rester là ?
Je comprends où se situe notre problème.
Je suis d'une génération vide.
C'est parce que nous n'avons aucun but que nous sommes faibles,
et les plus rêveurs l'ont compris.
Alors ils nous bouffent de l'intérieur, s'immiscent en nous, nous pénètrent de toutes parts, et nous asservissent.
Combien ne donnerais-je pas pour rester avec Ulysse ?
Je n'ai pas de grande guerre à gagner, pourtant,
Mon seul ennemi reste l'Etre humain.
N'est-ce pas pathétique ?
Là est mon but : en finir avec nous, en finir avec vous.
Et alors que je sais que je n'ai plus rien à espérer,
Je baisse les bras, et mon âme s'embrume.
mardi 11 septembre 2007
40. Headshot.
Demain je voudrais boire tous mes livres.
Je penserais que le savoir est une arme.
Et je serais fier de moi, et honteux de ce que j'étais.
Et à quoi ça rime ?
J'ai l'impression d'être une sorte de nevrosé, de schyzophrène.
Pfiou, saleté de crise d'adolescence.
Je pouvais pas vivre dans mon moule, à l'ombre de tous ces regards, et exposé à eux par la même occasion ?
C'est décidé : demain sera un grand jour.
Je serais enfin quelqu'un d'autre.
Et c'est décidé : demain sera un grand jour.
Retour à la case départ.
Amen!
39. Qui vole un oeuf ?
Mais il est trop tard pour regretter.
Et là est le problème.
Je n'ai même plus la faculté de regretter.
Vous avez l'impression que j'exagère tout ça...
Mais je suis même plus Maître de moi-même.
J'en ai marre.
Qui l'eût cru que j'en serais arrivé à vouloir ce maudit bonheur aveugle ?
Aveugle de toute perception, de toute réflexion, de tout.
J'ai envie de rêver encore.
J'ai envie d'être comme vous, de croire qu'un jour je défilerais sur les marches de Cannes, que je serais au même rang que J.K.R., ou que je piquerais la place de M. Sarkozy.
Mais comment se fait-ce que je n'y arrive plus ?
A force de trop vouloir comprendre, on finit par trop y comprendre.
J'ai envie de revenir en arrière.
Je n'aime pas les choses futiles, mais je rêve de les aimer.
Comment puis-je critiquer les insouciants, désormais ?
Bon. Du haut de mes 16 ans, j'ai encore du temps devant moi.
Mais s'il vous plaît, faites que je me casse la gueule.
Faites que je change de cap, et que je sois la risée de l'élite.
Faites que je sois quelque chose d'autre.
Je vous donnerais tout ce que je possède.
Et ainsi, je serais heureux.
lundi 27 août 2007
38. C'est de la survie.
C'est la fin.
C'est quand je ne ressens plus chez vous cet amour réciproque.
J'ai envie de sentir que je suis aimé par les personnes que j'aime.
Et c'est tout à fait logique, et loin de l'égoïsme.
C'est ce qui doit être.
J'ai passé tant de temps avec vous.
Et là vous me tuez de l'intérieur par ce revirement.
C'est comme un feu qu'on tente d'éteindre avec du parfum synthétique.
J'aurais tant aimé que l'on reste les mêmes.
Et je vous l'avoue, j'aurais encore plus aimé que l'on reste ensemble dans ce changement qu'a été le mien.
Je vous en veux tant.
Finalement, ce n'est pas moi qui suis à plaindre, mais vous.
Vous foncez dans un mur, et ce n'est qu'une fois à son pied que vous vous demanderez si vous êtes aussi forts que vous le croyez.
Malheureux.
Vous allez réussir, vous allez être adulés, vous allez être respectés.
Vous profitez des gens, mais ne sont-ce pas eux qui ont ainsi un pouvoir sur vous ?
J'attends fort le moment où le karma vous rendra la monnaie de votre pièce.
Ce moment où vous reviendrez vers moi, où vous me demanderez mon pardon.
Et dans un cri humain, plein d'amour et de chagrin, je répondrais d'un ton dur et solennel.
Un "non" sera la larme de mon âme, la rancune sera la réincarnation de ma volonté.
Non.
Il y a des moments où je vous en veux.
C'est la fin.
Et dans ces moments-là, je vous anéantirais sur le coup si je le pouvais. "
Ca me servira un jour. Chitzu ou Elder... on verra.
Le C comme ce dont je rêve, le E comme ce qui m'effraie.
dimanche 26 août 2007
37. Lycées.
Je me rapelle que j'étais bien plus heureux. Je ne me souciais de personne, d'aucun problème, sauf des miens.
Je n'avais pas cette vision négative des choses.
Je ne passais pas des heures à réflechir sur des machins métaphysiques, donc inexistants, donc inutiles.
Ce à quoi je pense constamment est une montagne d'idées en aucun cas progressistes.
Je vois les choses, je les analyse, je les dépeins, puis je les vois sous un autre angle, pour bâtir ma propre opinion là-dessus.
Sauf qu'à chaque fois, elle est négative.
J'ai l'impression que c'est de l'hypocrisie, un mensonge. Qu'à chaque fois je ne vois pas les choses spontanément, instictivement, mais plutôt d'un regard extérieur et supérieur.
Je m'en voudrais presque.
Nostalgie, nostalgie.
Fierté, fierté.
Je me pose des questions que personne ne se pose, à des endroits non propices, à des moments non propices.
J'ai l'impression de prendre chaque jour un petit plus conscience de ce qu'il se passe.
Et je me dis que je me leurre, que je vois les choses sous un mauvais jour. Pourtant, je n'arrêterais pas.
C'est comme ça que je suis, et que je serais.
La plus grande hypocrisie serait de ne pas me laisser faire ce que je veux faire.
Et si l'instinct devient quelque chose qui n'est pas instinctif chez moi, alors l'instinct n'est plus.
mardi 14 août 2007
36. Chiffre maudit.
Je n'ai pas besoin de ressentir de l'adulation, simplement, je veux savoir. Le savoir est une arme, là seule que je sache dégainer avec un contrôle parfait, un amour intrépide, et qui ne heurtera que les personnes qui se mettront en sens inverse.
Ce qui me pousse à faire ça ?
Je suis perdu. J'ai toujours rêvé... toute ma vie. J'ai rêvé ma pensée, j'ai rêvé un monde différent, j'ai rêvé un Etre humain différent, maintenant je rêve de ce que je pourrais faire.
Non, je n'ai pas d'ambitions sociales dont vous auriez été fiers à ma place.
Mais en fait, je crois bien que j'ai l'esprit trop grand.
Un temps, je me suis imaginé le plus grand penseur des temps modernes. Je voulais savoir, et montrer que je savais. Je sais, les stoïciens me frapperaient à coups de marteaux pour ça.
Un temps, je me suis imaginé le plus grand empereur du monde. J'ai laissé tomber. Les capitalistes m'auraient détruit à coups de faucille avant même que je sois en mesure d'essayer.
Un temps, je me suis imaginé le plus grand de tous vos grands frères. Je voulais pouvoir contrôler chacun. Je contrôle chacun. Il est facile pour toute personne comme moi de comprendre. J'ai l'impression de savoir manipuler, de savoir lire, de percer chez les gens leurs faiblesses. Peut-être dois-je croire en l'astrologie ? Je suis scorpion.
Un temps, enfin, je me suis perdu dans toutes ces pensées.
Je dois vous avouer que je ne savais pas trop où tout ça allait me mener.
J'ai aimé Schopenhauer et Nietzsche. Je crois qu'ils m'ont fait comprendre. Ces personnages avaient une belle vision du monde : crue, et cruelle. Ce qui les différencie est le rapport entre leurs pensées et leurs actes. Nietzsche était franc, Schopenhauer écrivait ce qu'il voyait, mais ne mettait pas en application ces immenses idées autour desquelles il avait sû nager. Bon, c'est un fait, il a inspiré une montagne de gens.
Aujourd'hui, du haut de mes seize ans, je me demande où va me mener tout ce que je fais. J'ai un choix lourd à faire.
Mon âme me dit de rester moi-même. Il est une chose que je suis totalement en mesure de faire, c'est de comprendre, apprendre, et suivre mes principes. La nature m'a rendu conscient. J'ai sû accorder de la valeur aux choses réellement importantes. Je voulais me plonger dans la métaphysique, apprendre pour moi, qu'importe ce que je serais socialement.
Et il y a cet autre "moi", celui qui me demande de ne pas me laisser aller à penser. Je pense savoir qui c'est : mon cerveau. L'Homme n'est pas un animal. Il raisonne, l'animal agit par instinct. Et ça me fait peur.
Mais je doute. Qui a raison ?
Et si je me trompais sur toute la ligne ?
Et si toute cette révolution dans ma tête n'était qu'un leurre ?
Et si la vraie vie était la vie sociale ? Pourquoi devrions-nous chercher le malheur, le pessimisme, le désespoir, dans des rêves qui n'auront aucun lendemain ?
Est-il possible qu'une bête aussi grande que l'Etat aie pû avaler une telle masse de personnes ?
Et si le véritable aveugle était celui qui croyait avoir les yeux ouverts ?
Après tout, Socrate seul savait qu'il ne savait rien, et nous lui avons attribué la connaissance universelle dans le domaine métaphysique le plus intriguant qu'il soit : la philosophie.
Aujourd'hui, j'ai besoin d'aide. Mes idéaux ont poussé mon imagination trop loin.
Il m'est arrivé de croire que j'inventais des personnes. Il m'est arrivé de croire que j'inventais un talent chez moi. Il m'est arrivé de croire que tout ce que j'écrivais n'avait aucun sens, aucune âme réelle.
C'est ce que je vais tenter de comprendre par cette démarche. Si vous êtes ici, c'est que j'ai réussi à faire entendre mon appel. Je ne veux vraiment de réactions, de commentaires, d'appréciations.
Ce qui m'intérèsse, c'est ma réfléxion sur tout ça, ma réelle vocation, en prenant en compte le fait que vous soyiez là.
Le malheur de tout philosophe est d'être trop seul. Sa raison entre dans un cercle vicieux qui alimente sa solitude par une pensée solitaire. Mais lequel des deux vient en premier ?...
Mais ce n'est pas tout. Je ne vous ai pas tout avoué dès le départ. La genèse de cette entreprise.
Je me suis rendu compte de ma conception de la beauté. Avant, n'était beau pour moi que le spirituel. Et finalement, j'ai cru tomber amoureux d'une montagne de choses naturelles, et pas si spirituelles. J'étais émerveillé face à un corps comme je pouvais l'être face à une toile. J'ai trouvé un geste fantastique, au même point qu'une idée.
Je me perds.
Ce changement dans mes idées n'est pas pour autant définitif.
J'appréhende ma future année de philosophie. Je suis mentalement facilement influençable, à même titre que les autres le sont pour moi.
Il a fallu que je trouve de la beauté dans l'intelligence, pour exceller dans ma scolarité. Il a ensuite fallu que je trouve de la beauté dans la mode et l'apparence, pour que je lui voue un culte éphémère. Puis il m'a fallu rencontrer quelqu'un à la pensée immense, aux idéaux si riches, si réfléchis, et pourtant si beaux, pour que je me laisse aller à rêver.
Cette phase m'a été la plus bénéfique, et aussi la plus longue et intense.
Mais aujourd'hui, je tente d'avoir un point de vue extérieur là-dessus. J'ai besoin de savoir si je me leurre, si je suis ce que j'ai toujours vu en l'Homme : quelqu'un de sadomasochiste.
Je ne sais pas qui me viendrait le plus efficacement en aide. Moi-même, les autres, personne ?
L'Etat a-t-il fait de moi ce qu'il voulait ? Ces rêves n'ont-ils été le fruit que de mon imagination débordante, le premier effet d'un trop grand refoulement quotidien de toutes mes envies ?
Ou au contraire, est-il possible que je sois maintenant dans la vérité ? Ou que je l'ai été avant ?
J'ai aujourd'hui des rêves de grandeur. Il ne faut pas avoir peur. Je ne tuerais personne, je ne compte pas contrôler le monde, ni pratiquer un génocide.
Je crois que j'ai simplement envie de dominer. J'ai envie de savoir que je suis là.
Qui sait si toute cette mascarade autour de moi n'est pas qu'une fanfare que je produis pour exister ?
Ou qui sait si elle était réelle, et que je me sentais le devoir de tenter de le faire partager ?
Je suis dans le stade A de ma dépression débordante. Il est maintenant temps d'essayer de comprendre tout ça. Je vous l'avoue, je m'affole.
Dois-je être égoïste, altruïste ?
Ce soir, je dois même vous avouer que Hobbes m'attire plus que Rousseau. Il suffit de comparer leurs vies, leurs souffrances, et de comprendre pourquoi Rousseau décrivait l'Homme d'une manière, et Hobbes d'une autre. Il est simple pour quelqu'un de battu d'éprouver ensuite de l'amour pour une personne.
J'ai l'impression que je succombe.
J'ai trop rêvé, trop jeune. Je ne sais pas.
Et maintenant je pénètre dans le stade B.
J'ai l'impression que tout ça m'énerve à un point encore inégalé.
mardi 7 août 2007
35. Vie nocturne.
Livres, pleurs, et douces filles volages,
Jeux, voeux, peurs et alcools,
Musiques, danses, et feuilles mortes,
Courses, espoirs, couvertures, et écoles :
Ecole de nuit, Ecole de vie, de cloporte,
Chaleur, soupirs, tabac et nuages,
Fumer, fumée, fumées et jonglage.
dimanche 5 août 2007
17 bis. Et j'écris pour voir.
J'ai dans mon entourage des personnages aux idéaux divers, et aux agissements saugrenus. Je les vois se vêtir d'une manière étrange, toujours à vouloir admirer le regard des autres, et non pas le leur. J'avais ce mode de vie il y a encore un an. S'habiller pour les autres, manger pour les autres, vivre pour les autres, contempler leurs actes, vouloir faire pareil, en ayant pour simple but de se fondre dans la masse. Tout cela s'excusait par un " de toutes façons, on est tous dans un moule ". Le sommes-nous réellement ?... Oui et non.
Bon, il est vrai que même vouloir se détacher, c'est au départ une prise de conscience dûe à la contemplation d'Etres qui eux-mêmes se détachaient des autres. Mais est-ce pour autant suivre le même trajet que les autres ? Quand certains lisent Nothomb ou Werber, alors que je lis Nietzsche, Kafka ou Sartre, est-ce la même force qui me pousse à lire, le même amour qui en ressort ? Non. je ne crois pas que suivre un courant anti-conformiste vient à être conformiste dans cet anti-conformisme. C'est un choix, une envie, un principe, plus difficile à atteindre.
La grande question est de savoir si cela est la fin d'un raisonnement, ou une volonté innée... J'ai encore trop peu d'expérience, je n'ai pas vu assez de choses, d'âmes et d'esprits, pour pouvoir dire que cela est dû à une recherche, un aboutissement, et j'en conclus aujourd'hui que c'est un "penchant naturel". J'ai toujours aimé lire, écrire, dessiner, écouter de la musique. C'est le cas de tout le monde, mais c'est différent. Je ne pense pas employer ce terme comme excuse, mais c'est une sensation. Est-ce un leurre ? C'est possible, mais dans ce cas, je vous ai bien eus autant que moi-même, si vous avez lu ce texte jusqu'ici. Je me fiche de ce que les autres pensent. Certains me mystifient, d'autres me voient comme un rêveur, d'autres comme une personne qui croit trop en un talent inexistant, jouant de cette mystification. En quoi m'intéresser à vos idées devrait changer mon amour pour ce que je fais dans ma plus profonde solitude ?
J'en reste là. Je continue à voir des gens aliénés par cette société sombrement altruïste, dans le sens ou l'altruïsme devient la plus grande forme d'égoïsme. Ils ne font pas attention aux autres, ils leur portent de l'attention. Et moi dans tout ça ? ... Je passe mon temps. Dire que je ne les aime pas serait faux, il en est qui ont une grande place dans mon coeur. Faut-il de tout pour faire un monde ? Les opposés s'attirent-ils ? Est-ce qu'il faut se compléter pour que tout marche bien ?
N'a-t-on pas vu dans toute l'histoire connue, des scientifiques, des philosophes, des artistes, et la masse ? C'est un pourcentage encore présent.
Peut-être dans quelques années reviendrais-je en arrière. Peut-être cette société monstrueusement étatique m'avalera-t-elle pour que je sombre dans une lucidité aveugle. Peut-être même que j'aurais honte de ce que je suis aujourd'hui, du haut de mes seize ans aboutis, et de mes idéaux pessimistes mais humanistes. Seul l'avenir me le dira.
J'espère simplement que je réussirais à rester fier de cet état d'esprit dans lequel j'ai plongé, et dans lequel je nage maintenant.
Si un jour je succombe, noyé par un diable sur terre, la société, je souhaite avoir honte au plus profond de moi-même, et garder en moi ce fond de lumière qui peut-être un jour m'éblouira comme aujourd'hui.
jeudi 2 août 2007
34. Mémoires au 1er Août.
J'étais encore le même, pâle et soumis, cette ébauche de l'homme qui n'aspire qu'à vivre,
cette histoire sans fin qui un jour mourra.
La fille était tout, le rêve.
Pourtant, je n'accorde aucune importance à ces traits extérieurs façonnables.
Mais c'était un rêve, un songe, un espoir.
Ses yeux reflétaient la beauté de l'amour.
Les petits pois tâchant ses joues étaient aussi nombreux que les jours que j'aurais passé à la contempler sans dire un mot.
Je la connaissais par notre passé commun.
Mais qu'est-ce que le passé? - Cette chose qui ne vit qu'à travers nos souvenirs, et qui donc n'existe que parce que l'on désire s'en rappeler.
Cette fille-là avait la bouche du bonheur.
A la voir, je ne ressentais rien, à la voir, je vivais tout.
J'avais peur,
J'avais froid,
J'avais honte,
J'avais soif,
J'avais envie,
J'étais en vie,
J'aimais.
Elle était la naissance de cette fleur dont le bouton avait été trop fébrile, et je priais ma conscience du passé de taire à jamais ce souvenir enfoui.
Il fallut peu de temps pour qu'elle ne s'affale dans mes bras.
Ce rêve était léger, doux mais bien trop léger.
Je ne sentais déja plus son poids.
Se peut-il qu'on ne vive que pour rêver ?
Durant mon expérience, je jure que ce fut là mon plus grand souhait.
Elle avait fait tomber mon coeur en pleurs,
Et avait eu la délicatesse de tuer ma raison.
Mais tout comme ce rêve, sa mort ne fut qu'ephémère.
C'est avec une certaine douleur que j'accepte la réalité du réel, et que je recouvre mon goût du simple.
Peut-être a-t-il fallu que je goûte à ce bijou fantastique pour en venir à la vérité ?
Mais cette fille-là avait la resplendissance de mes désirs, et mon rêve la langueur d'un soupir.
Il me fallut du temps pour accepter que tout cela était fini,
Et pire encore, que ce n'était que le fruit de mon imagination.
Mais je me console en le gardant caché dans ma mémoire,
A la place qu'occupent mes désirs les plus beaux, et mes souvenirs en lambeaux,
Et quand je le vois dans ma tête défiler comme une réalité,
A mes yeux, ce rêve a autant de valeur que ces morceaux du passé.
mercredi 11 juillet 2007
33. Comment arrêter un Homme qui explose ?
Il ne faut pas l'oublier.
Morts au nom de leurs idéaux, avec l'espoir d'un futur meilleur.
Certains ont combattu la haine par l'amour, d'autres la haine par la haine,
Mais toujours pour nous.
Ils ont accepté de quitter ce monde pour qu'on ait encore le droit de rêver à un monde merveilleux, de le vouloir.
Au cours de sanglantes guerres, de belles révolutions, de terribles massacres, tous ont voulu partir, tous ont projeté de sauver l'Homme.
Ce serait ingrât, égoïste, inhumain, de l'oublier.
Cette Terre est d'abondance, notre amour aussi.
L'Homme est coeur, âme et esprit.
Non pas par pitié, mais par amour, nous nous devons de leur être redevables.
Et quand certains pensent ne plus pouvoir supporter leur vie,
Ce sont-là les plus mauvais :
Ils en oublient qu'avant même leur naissance, ils étaient aimés.
lundi 9 juillet 2007
32. Tel est ton nom.
Dans un second temps, j'admire tes mains.
L'instant d'après, je les tiens.
J'aurais voulu que cela ne cesse jamais.
Tu me chuchotes que tu dois partir,
Mon amour transforme ta douleur en sourire,
Il voile cette tristesse, aurais-je pû mériter pire ?
J'aurais aimé que cela ne cesse jamais.
Findley, poète et réaliste, écrivait ces beaux vers :
" Le temps est un fou, qui répand la poussière. ",
Ma vie est un brouillard, où va ma galère ?
Accompagne-moi jusqu'au bout, s'il te plait.
Je t'admire, tu es belle, mais tu dois me quitter,
Tu te débarasses de mon emprise, la folie t'a submergée,
J'aurais voulu que cela ne cesse jamais,
Ô poésie, chuchote-le moi, quel est ton secret ?
samedi 7 juillet 2007
31. Au-dessus de la dose.
L'alcool est presque devenu un besoin. Et je ne suis pas le seul. Beaucoup de jeunes finissent par tomber dans cette situation. Pourquoi ? ... On veut tout oublier. L'impression que l'alcool nous permettra de ne pas voir ce qu'il se passe, de se sentir mieux. Comme le vieux clochard que je ne suis pas. Mais aurai-je pû trouver une autre échappatoire ?
On me force à boire pour trouver l'ivresse, à boire pour remplacer certaines caresses, un état d'esprit qui seulement à l'aube cesse. Et si un jour vous me traitez d'assisté, de dépendant, de personne faible, je ne ferais que boire encore un verre.
lundi 2 juillet 2007
30. La question.
Nos sociétés sont basées sur la peur.
Tout.
Tout nous fait peur.
On arrive à nous effrayer de tout.
Tout devient un atout pour eux,
Un pion à jouer pour plus nous atteindre.
On a peur de sortir,
On a peur de l'autre,
On a peur de s'instruire,
On a peur de ses études,
De les rater, de les réussir,
On a peur de réussir,
On a peur de mal finir,
On a peur d'avoir des idées,
On a peur d'avoir la foi,
De croire en soi,
On a peur de notre corps,
On a peur de notre sang,
On a peur d'haïr,
On a peur des sentiments;
Et alors que certains essaient de vivre sans craintes,
On leur écrit sur la gueule : " Attardé mental. "
mardi 26 juin 2007
29. Toundra.
" Crois-tu en l'infini, Chitzu ? "
Je crois que l'Homme peut voler.
C'est étrange... Tout le monde rabaisse nos capacités à ces quelques actes qui sont physiques.
Pourtant, il en existe infiniment plus.
Il suffit de croire en une osmose corps/esprit.
Cela faisait sept jours que Chitzu était seul, il en était pourtant devenu beaucoup moins égoïste, individualiste, et encore moins egocentré.
Il y a bien évidemment un rapport avec ce qui est dit.
Je sais que l'Homme peut voler.
Le soir, après que la nuit se soit entièrement offerte à nos sens, il arrive soudainement cette lumière.
Je prends mon envol, me couche à terre, ivre de la vie, et je rêve. Je vole.
Je peux aller où je veux, visiter le pays de mon coeur, voir les pires atrocités comme les plus belles choses au monde. C'est l'imagination, le rêve, ma vie.
" Et tout cela n'est-il pas factice ? "
Qu'importe ?... N'est faux que ce que l'on ne voit pas comme réel.
Un soir, je me suis vu. Je volais, me voyais, m'aimais, et je ne pouvais me mentir.
Comment croire en une autre réalité après avoir goûté à la vérité ?
vendredi 22 juin 2007
28. Désespérément.
A mes yeux tu restes indéfinissable.
Tu resteras à jamais cette lumière,
transportant quelques-uns d'entre nous dans des mondes lointains,
parfois sans retour.
Tu es mon ulcère,
celui qui me permet de temps à autres de fuir cet univers vers un horizon incertain.
Je te le dis, j'ai déja pleuré.
As-tu déja pensé à d'autres personnes que moi ?
J'en suis sûr, mais on est trop peu à pouvoir t'entendre.
Crois-en ce que tu veux.
Tu es cette lumière trop floue pour certains,
un son incompréhensible pour d'autres,
et à mes yeux cette musique,
nette, dense, sur laquelle parfois je m'adonne à la danse.
Pourrais-je accepter que d'autres t'aiment autant que moi ?
Cet amour se doit d'être égoïste et personnel.
Ne crois pas que je ne t'estime pas assez grande pour être partagée,
seulement, j'aime à croire que toute ma vie tu seras mienne, et seulement mienne.
27. Croyance.
J'aurais beau me demander ce qu'il me manque,
je n'y verrai que deux choses : l'amour, et la nuit.
Seras-tu là demain, le jour suivant, et le jour d'après ?
Je n'arrête pas de me poser cette question.
" Fine "
Que seraient mes nuits sans toi ?
Je crie, je crie,
je demande à mon corps pour quelles raisons il ne te sent pas assez fort,
pourquoi il ne frémit pas face à ton odeur, à tes caresses, à ta voix, à ton souffle...
Il ne peut pas.
C'est là une toute autre histoire, il est différent.
Il pleure quand tu souris, il crie quand tu pleures,
il sourit quand tu cries, et il hurle de peur.
Voudrais-tu accepter cette danse fantastique ?
J'ose croire que non.
Mon amie, j'ose enfin te regarder, mais c'est encore une fois de l'esprit.
Toutes mes excuses.
Ose lui pardonner cette imprudence, ose croire que tu mèneras la danse.
Et ose, pour mon amour pour toi, défier ce que j'ai de plus cher : ma foi.
Ô mélodie sans fin, preuve de mon envie et de notre courage.
vendredi 15 juin 2007
26. L'oeuvre d'un fou.
Plusieurs jours étaient passés sans qu'elle n'ait besoin de moi.
Pourtant Dieu sait comme je l'avais priée.
Elle était à mes yeux tout ce dont j'avais envie.
Cependant, je ne le lui avouais pas.
M'aurait-elle aimé encore ?
M'aimait-elle déja ?
Il est des questions auxquelles nous ne voulons de réponses, mais simplement des interrogations.
J'avais appris ce qu'il fallait.
Me taire.
Elle s'assit au loin et recommença à crier.
Ses cheveux étaient comme une rivière,
et ses yeux épais, infranchissables.
" Me refuseras-tu encore le bonheur ? "
Elle s'en alla sans même disparaître.
Ô malheur, Ô femmes.
Lui plaire.
Cela m'aurait suffi pour un instant,
et je me serais laissé aller.
25. Requiem.
J'ai parlé avec elle, je l'ai vue, j'ai prié.
Quel était ce son, vide, au loin dans la nuit ?
A première vue, c'était féminin.
Puis alors je me suis laissé aller.
Elle criait de toutes ses forces, et pourtant, je n'y comprenais rien. Etait-ce là le chant d'une âme apeurée ?
Je me mis à genoux, sanglotant, et commençais à prier.
Serais-tu là chaque soir ?
Et c'est quand le sommeil me frappa que je compris.
Te serais-tu laissée aller à danser avec moi ?
Nous n'étions que deux à comprendre ce que je voulais d'elle, moins une.
Le lendemain, elle pleurait encore.
Chaste, douce, pure et limpide.
" Seras-tu là demain ? "
Et c'est alors que je compris qu'elle se jouait de moi.
Lâche, brute, dure et acide.
Aurais-je pleuré pour elle ?
Nul n'en saura jamais rien.
Je t'attends avec impatience :
J'ai appris mes pas de danse.
vendredi 1 juin 2007
24. Maximes & Pensées
L'art, c'est l'invisible.
Ecrire, c'est manquer de quelque chose.
3
L'art est comme la religion, un outil pour ne "point mourir de la vérité ".
4
L'art n'accepte pas les chiffres.
5
Un travail ne finit art que lorsqu'il s'effectue sur la nature.
La sculpture se fait sur du marbre, la peinture sur du tissu, la poésie sur du papier, et le cinéma... sur du plastique ?
6
Le cinéma n'est qu'une entreprise visant à occuper l'oeil et l'esprit, modeler le cerveau, vider le portefeuille et rendre visible l'aliénation conformiste de l'Homme.
7
Le cinéma est une branche du thêatre, mais où les acteurs ne se fatiguent même plus à jouer plus d'une fois.
8
Un bon film, c'est surtout un classique
9
Le cinéma plaît à l'Homme : il est son reflet embelli, figé, sans ennui et fantastique.
10
Pourquoi rêve-t-on d'être acteur ?
Parce qu'on aime se sentir observé, admiré, puis figé à jamais dans le corps d'un autre.
Schyzophrénie maladive, égocentrisme humain.
11
L'art doit-il être un travail ? Ou le travail doit-il être art ?
12
Art rime avec liberté.
13
Sculpter, c'est peindre sans couleurs, écrire en un seul mot.
14
La poésie, c'est l'arme du rêveur.
15
Peindre avec ses pieds, c'est n'être qu'un primate désespéremment évolué.
16
La philosophie, c'est tout un art de faire.
17
L'art comme reflet de l'Être.
La peinture comme image d'une culture.
Le cubisme comme nouvelle face de l'Homme : l'absurde.
jeudi 10 mai 2007
24. Portugal à Paris - Manuel Alegre
entre les gens j'ai vu mon pays.
C'était un profil
de sel
et Avril.
C'était un pur pays bleu et prolétaire.
Un anonyme passait. Et c'était le Portugal
qui passait entre les gens et solitaire
dans les rues de Paris.
J'ai vu ma patrie éparpillée
dans la Gare d'Austerlitz. Des paniers
et des paniers sur le sol. Des bouts
de mon pays.
Des restes.
Des bras.
Ma patrie sans rien
sans rien
vidée dans les rues de Paris.
Et le blé ?
Et la mer ?
C'est la terre qui ne t'as pas voulu
ou quelqu'un qui a volé les fleurs d'Avril ?
Solitaire parmi les gens j'ai marché avec toi
les yeux loins comme le blé et la mer.
Nous étions cent deux-cents mille ?
Et nous marchions. Des bras et des mains à louer
mon Portugal dans les rues de Paris.
lundi 30 avril 2007
23. Castrations.
Ils se tenaient là, devant moi, au-dessus de moi.
Ils étaient grands, aveugles et perdus. Notre société aurait dû leur donner la liberté plutôt que la politique de la "loi de la jungle". Ils n'avaient plus foi en l'Etat, en la société, en l'Homme. Leurs visages étaient marqués par une vie déja trop douloureuse, j'en suis bouleversé. S'ils me faisaient mal, c'était parce que c'était leur seul moyen de se prouver à eux-mêmes qu'ils étaient vivants ( parce qu'essentiellement, personne ne fait de mal par volonté, j'ose le croire ). S'ils me font mal aujourd'hui, c'est parce que eux, la majeure partie des hommes d'ailleurs, ont de la merde dans la tête. De la merde en boîte.
Je me rappelle qu'ils riaient.
Ils avaient pour seules armes de s'unir et de faire mal aux autres, de me faire mal à moi. J'avais une...
[ Malheureusement inachevé. ]
22. Echecs.
16 pions prêts à partir.
Il joue.
Le pion avance, yeux fermés,
Le fou est mis de côté,
Le cavalier se suicide :
C'est la tour qui le guide.
Laissons entrer les Métèques,
16 pions laids à en rire.
Il joue.
Le pion attaque le premier,
Le fou est assassiné,
Le cavalier danse et lapide,
Et la tour bave rouge, humide.
Echec et Mat.
mardi 24 avril 2007
21. Le Mur - Erostrate - Sartre.
« Vous êtes célèbre et vos ouvrages tirent à trente mille. Je vais vous dire pourquoi - c'est que vous aimez les hommes. Vous avez l'humanisme dans le sang c'est bien de la chance. Vous vous epanouissez quand vous êtes en compagnie; dès que vous voyez un de vos semblables, sans même le connaître, vous vous sentez de la sympathie pour lui. Vous avez du goût pour son corps, pour la façon dont il est articulé, pour ses jambes qui s'ouvrent et se ferment à volonté, pour ses mains surtout : ça vous plaît qu'il ait cinq doigts à chaque main et qu'il puisse opposer le pouce aux autres doigts. Vous vous délectez, quand votre voisin prend une tasse sur la table, parce qu'il y a une manière de prendre qui est proprement humaine et que vous avez souvent décrite dans vos ouvrages, moins souple, moins rapide que celle du singe, mais, n'est-ce pas ? tellement plus intelligente. Vous aimez aussi la chair de l'homme, son allure de grand blessé en rééducation, son air de réinventer la marche à chaque pas et son fameux regard que les fauves ne peuvent supporter. Il vous a donc été facile de trouver l'accent qui convient pour parler à l'homme de lui-même; un accent pudique mais éperdu. Les gens se jettent sur vos livres avec gourmandise, ils les lisent dans un bon fauteuil, ils pensent au grand amour malheureux et discret que vous leur portez et ça les console de bien des choses, d'être laids, d'être lâches, d'être cocus, de n'avoir pas reçu d'augmentation au premier janvier. Et l'on dit volontiers de votre dernier roman : c'est une bonne action.
« Vous serez curieux de savoir, je suppose, ce que peut être un homme qui n'aime pas les hommes. Eh bien, c'est moi , et je les aime si peu que je vais tout à l'heure en tuer une demi-douzaine; peut-être vous demanderez-vous : pourquoi seulement une demi-douzaine ? Parce que mon revolver n'a que six cartouches. Voilà une monstruosité, n'est-ce pas ? Et, de plus, un acte proprement impolitique ? Mais je vous dis que je ne peux pas les aimer. Je comprends fort bien ce que vous ressentez. Mais ce qui vous attire en eux me dégoûte. J'ai vu comme vous des hommes mastiquer avec mesure en gardant loeil pertinent, en feuilletant de la main gauche une revue économique. Est-ce ma faute si je préfère assister au repas des phoques ? L'homme ne peut rien faire de son visage sans que ça tourne au jeu de physionomie. Quand il mâche en gardant la bouche close, les coins de sa bouche montent et descendent, il a l'air de passer sans relâche de la sérénité à la surprise pleurarde. Vous aimez ça, je le sais, vous appelez ça la vigilance de l'Esprit. Mais moi ça m'écoeure : je ne sais pas pourquoi; je suis né ainsi.
« S'il n'y avait entre nous qu'une différence de goût, je ne vous importunerais pas. Mais tout se passe comme si vous aviez la grâce et que je ne l'aie point. Je suis libre d'aimer ou non le homard à l'américaine, mais si je n'aime pas les hommes, Je suis un misérable et je ne puis trouver de place au soleil. Ils ont accaparé le sens de la vie. Jespère que vous comprenez ce que je veux dire. Voilà trente-trois ans que je me heurte à des portes closes au-dessus desquelles on a écrit : " Nul n'entre ici s'il n'est humaniste ". Tout ce que j'ai entrepris j'ai dû l'abandonner; il fallait choisir : ou bien c'était une tentative absurde et condamnée ou bien il fallait qu'elle tournât tôt ou tard à leur profit. Les pensées que je ne leur destinais pas expressément, je n'arrivais pas à les détacher de moi, à les formuler : elles demeuraient en moi comme de légers niouvements organiques. Les outils mêmes dont je me servais, je sentais qu'ils étaient à eux; les mots par exemple : j'aurais voulu des mots à moi. Mais ceux dont je dispose ont traîné dans je ne sais combien de consciences; ils s'arrangent tout seuls dans ma tête en vertu d'habitudes qu'ils ont prises chez les autres et ça n'est pas sans répugnance que le les utilise en vous écrivant. Mais c'est pour la dernière fois. Je vous le dis : il faut aimer les hommes ou bien c'est tout juste s'ils vous permettent de bricoler. Eh bien, moi, je ne veux pas bricoler. Je vais prendre, tout à l'heure, mon revolver, je descendrai dans la rue et le verrai si l'on peut réussir quelque chose contre eux. Adieu, monsieur, peut-être est-ce vous que je vais rencontrer. Vous ne saurez jamais alors avec quel plaisir je vous ferai sauter la cervelle. Sinon - et c'est le cas le plus probable - lisez les journaux de demain. Vous y verrez qu'un individu nommé Paul Hilbert a descendu, dans une crise de fureur, cinq passants sur le boulevard Edgar-Quinet. Vous savez mieux que personne ce que vaut la prose des grands quotidiens. Vous comprendrez donc que je ne suis pas " furieux ". Je suis très calme au contraire et je vous prie d'accepter, Monsieur, l'assurance de mes sentiments distingués.
« Paul HILBERT. »
vendredi 20 avril 2007
lundi 16 avril 2007
18. Nouveau Testament [ Encore un ? ].
Un stylo pour prêtre,
Des livres pour apôtres,
Mon esprit pour église,
Mon âme pour Dieu,
Mon cerveau pour Diable,
Ma vie pour épopée,
Mes actes pour pêchés,
Et les autres sont tentations.
17. Métamorphose.
16. Crise d'identité.
N'oublie pas, face à la beauté, de sourire, et de toujours te battre contre le pire.
S'il te plaît, prie pour nous, nous saurons un jour ce qui, au fond de nous, bout,
Ce qui, compressé, ne cherche qu'à exploser, et que nous, corrompus, tuons, effrayés.
lundi 26 mars 2007
15bis. Des idées pour la suite.
A vingt heures précises, on toquait à la porte. Rosie ne se réveilla pas, mais Maxi, qui s'était assoupi, avait laissé la cigarette faire de gros trous dans sa chemise noire. Il rouspéta quelques secondes, reprenant en même temps ses esprits, puis se leva, les yeux flous et inexpressifs, son corps tanguait d'avant en arrière.
On frappa une nouvelle fois à la porte.
" Vaite ! "
" Oui, j'arrive ! "
" Maxi, les gardiens de la paix sont là ! "
" Je sais. "
" Mais je ne suis pas habillée ! "
" Dêpechez-vous ! Dans dix secondes, nous entrons. "
" Tu n'as jamais été habillée convenablement à leur venue. "
" Oh. Mais hier ? Et avant-hier ? "
" Tu as rêvé. "
Maximilien approchait de la porte tout en se massant les tympans, il avait un mal de crâne horrible.
Il ouvrit la porte et s'agenouilla devant les officiers. Il leur tendit le bocal en gardant la tête baissée.
Le premier, un homme petit, gros, et à l'odeur moisie, prit le bocal de ses mains boudinées, tandis que le second refermait la porte.
Chaque fois, ils vidaient le bocal sans se montrer. Maxi imaginait qu'ils brûlaient les idées, ou bien qu'ils les tuaient d'une quelconque manière. Au bout de plusieurs dizaines de secondes, ils réouvrirent la porte. Maxi était toujours là, à genou. Il prit ce qu'on lui tendait.
Les hommes s'en allèrent aussitôt.
Maxi se releva, et ferma la porte.
Sa mère dormait.
Il mit le bocal sur le téléviseur, et s'assit sur une chaise en bois.
" Tu dors déja, M'man ? "
" Rhôôô, mais tu n'as pas honte de me réveiller à cette heure si tardive ? "
" Il est huit heures cinq. "
" Va te coucher ! "
Elle se rendormit sur le coup, comme chaque soir. Maxi se leva, puis se mit à genoux. Il ramassa sa boîte, prit une bougie, puis alla s'installer dans la pièce voisine, la bibliothèque.
La maison était assez grande.
Il prit un livre, et lut tout en vidant la bouteille d'Absinthe.
Il était 22 heures lorsqu'il allait aux toilettes.
Il était minuit lorsqu'il vomit sur ses propres genoux.
Il était deux heures lorsqu'il imaginait des enfants souriant.
Il était enfin trois heures et 23 minutes quand il allait à sa chambre se coucher.
Rosie ne s'était pas réveillée de la nuit.
A cinq heures, une petite musique réveillait Maximilien pour une nouvelle journée de travail.
Cette nuit-là, Maxi rêverait d'un petit garçon qui joue au football sur un terrain, un beau terrain, au milieu d'un pré, seul.
Cette nuit-là, Rosie rêverait de sa robe du lendemain, celle qu'elle mettrait pour accueillir les officiers. Et c'est le sourire aux lèvres qu'elle choisissait la robe rouge sang.
FIN.
15. De la suite dans les idées.
Un homme ferma la porte. Il était grand, d'une carrure un brin trop frêle, les cheveux jusqu'au cou. Ses yeux étaient châtains et s'alliaient parfaitement à ses cheveux noirs et graisseux.
Il ôta son gros pull de laine, le posa sur une chaise, s'approcha d'une petite boîte en carton fourrée sous une armoire jaunâtre. Il la prit, et la posa sur la table. Il pensait à cette dure journée, ces dix heures de travail l'avaient exténué.
" Tu recommences ?
Un soir, tu finiras de l'autre côté de la fenêtre ! "
" Peut-être y suis-je déja ? "
Il ouvrit la boîte, et sortit sa petite bouteille d'absinthe brune. Il l'ouvrit et secoua le flacon sous son nez pour en savourer la forte et aggressive odeur.
" M'man, ramène-moi un verre ! "
La vieille Rosie se leva de sa chaise et se dirigea vers la cuisine. Elle était d'une pâleur inouïe, ses yeux sortaient de leur orbite et ses lèvres asséchées par le temps ne cessaient de gigoter... une maladie disait-elle.
" Je ne trouve pas de verre comme tu les aimes, Maxi ! Elle va m'entendre celle-là ! "
Maximilien soupira, puis colla la bouteille à ses lèvres, il l'embrassait. Chaque soir, Maximilien rentrait et pratiquait cette même routine. Il était chauffeur de bus écoliers. Il avait pratiqué de longues études littéraires, avait appris le latin, le grec, l'allemand, l'italien, le portugais, l'anglais, le russe et le tchèque en plus de sa langue maternelle, le français. Il pouvait citer le nom des auteurs et chacune de leurs oeuvres. Il savait écrire, et avait même tenté de faire publier son oeuvre " Jésus rachète. "... sans aucun succès. S'il s'est retrouvé chauffeur de bus, c'est parce que la vie l'y avait contraint.
Sa mère.
Elle était malade depuis une dizaine d'années, elle oubliait tout, s'endormait sans prévenir, et ne reconnaissait que son fils. A ses yeux, tous les autres Hommes étaient des fous furieux.
Il avait ses études avec son père en Angleterre, et après des années d'écrivain déchu, était revenu à Paris 304 pour garder sa mère. Celle-ci l'avait appelé, elle avait besoin de lui.
Être écrivain à Paris 304 était impossible.
Silence.
Rosie revint, elle pleurait et avait dans ses mains un grand balai. Elle s'assit sur son fauteuil bleu ciel.
Maxi continuait de boire de longues et douces gorgées d'Absinthe. La bouteille arrivée ç son trois-quart, il la remit dans la boîte, qu'il déposa sous l'armoire. Après quelques instants, sa mère aurait oublié son emplacement.
L'horloge sonnait maintennant les 17 heures. Maxi se moucha dans un petit mouchoir de coton qu'il remit ensuite dans sa poche, puis s'en alla dans la pièce voisine.
" Tu ne passes pas la soirée avec moi ?
Il est 17 heures, Maxi... J'ai peur ! "
" Ils ne viennent pas avant 20 heures, M'man. "
" Ah... "
Rosie sourit. Elle n'aimait pas ces gens.
Elle ferma les yeux et s'endormit.
Une demie-heure après, Maxi revint dans la pièce, prit le bocal posé sur le téléviseur, et le posa sur la table.
Donnez -nous toutes vos mauvaises idées !
Vos envies révolutionnaires doivent être enfermées ! qu'ils disaient. Maxi mit sa face dans le bocal et ferma les yeux. Il pensait à la liberté, à s'enfuir, à tuer. Il mettait tout ça dans le bocal.
" M'man, à ton tour ! "
" Hein ? Ils sont là ? Non ! Je ne suis pas habillée ! "
" Le bocal. Tes idées doivent être mises dedant. "
La mère le prit, mit sa tête à l'intérieur.
Des fleurs, des fruits, des arbres, de l'herbe, un ciel bleu parcouru des milles et unes couleurs de l'arc-en-ciel. Elle mit tout à l'intérieur, puis soupira. Cette manoeuvre l'exténuait à chaque fois. Elle ferma le bocal, se leva, et alla le poser à côté de la porte.
Maxi prit une cigarette de sa poche, l'alluma, et s'assit par terre.
" Un jour, tout finira, M'man. "
" Oui oui, je sais. Le jour où l'on partira. "
Elle s'endormit aussitôt.
Maxi se laissa tomber sur le côté, on eût dit qu'il était un petit foetus dans le ventre de sa mère, dans le ventre de sa vie.
14. ?
Ce fut un coucher de soleil qui éveilla mes sentiments.
Une nuit sombre qui révéla chez nous un malaise,
Et une aube douce et bien-odorante qui nous permettra de comprendre.
Merci mon Dieu.
jeudi 22 mars 2007
13. Souffrance, j'écris ton nom.
C'est là que je voyais ma vie.
Je l'imagine aussi vraie qu'elle ne l'est.
J'ai peur. Une grosse boule au ventre. Pour une fois je tiens à quelqu'un, et cette fois, je sens que c'est mon coeur qui s'enfuit de par le ciel, parcourant l'horizon et guettant le mondre bruit suspect. S'il est une chose que je hais, c'est de me sentir dépendant, et voilà ce qui arrive. J'ai envie de crier ! J'ai envie de gueuler sur tous les toits ma venue, une ouverture vers le ciel.
Je veux que tout le monde m'écoute. Quand j'épelle ton nom, c'est pour moins oublier ce que je suis devenu : une personne dépendante.
Mots et sentiments, vous êtes ma passion, mes piliers, ma drogue. J'ai aujourd'hui subi mon premier manque.
Quand j'ouvrais les yeux, c'était en espérant t'avoir à mes côtés. S'il te plait de me voir à tes pieds, qu'il en soit ainsi, seulement, je sens que ce n'est pas pour mon bien. Ne me rejettes pas. Il m'a fallu un instant sensuel pour me mettre en éveil et laisser mon âme s'abandonner au fond de mon moi. Ce n'est plus mon envie, c'est un besoin. Et si un jour tu oublies que je souffre, rappelles-toi que moi aussi, j'ai pleuré.
samedi 17 mars 2007
12bis. La philosophie comme vie.
Un M pour tout dévaster, et laisser en plein coeur du champ de bataille une croix rouge, celle de l'impatience.
mercredi 14 mars 2007
11. Le silence ne trahit jamais.
Si j'écris ce n'est pas par envie, si j'écris je ne pense pas à moi, si je pense c'est par besoin. Si j'écris, c'est par besoin, et parce que je pense à toi.
Si je bois, je délaisse ce monde l'instant d'un instant. Je suis poète à mes heures et philanthrope à d'autres. Pourtant je n'écris que pour mieux voir et retransmettre. Si j'y crois, c'est par pur hasard, un don de chien, un don de Dieu.
Si j'aime Dieu, je suis un Homme, et si je le hais, je suis humain. Dieu est cette chose en forme d'étoile, qui parfois nous transporte, et parfois nous porte.
Si je croyais en lui, je serais un Homme. Je n'y crois pas : je suis humain.
Si Dieu pouvait, l'espace d'un jour, tout changer : rendre à la Terre sa terre, rendre à l'Homme ce qu'il espère attendre, rendre à la paix son véritable sens, rendre à ma vie l'aspect qu'elle n'a jamais eue, rendre à l'Être humain un esprit de perdant, rendre à mes frères le fruit de leurs souffrances, rendre à la vie sa douce et douloureuse mort, rendre à ma mère ce que je lui ai arraché, rendre à mon père ce qu'il m'a infligé, rendre à ma Terre une possibilité réelle, rendre à l'amour pour moi que je voyais dans tes yeux sa couleur éternelle.
Si je vois l'univers, c'est de mes yeux,
Si j'espère voir le jour, c'est de tes yeux.
Si j'imagine tes rêves, c'est de mes mains,
Si je vis mes rêves, c'est de tes mains.
Si j'avais eu le droit à un seul don, ce serait de te garder,
Et si j'avais eu cette chance...
dimanche 11 mars 2007
10. L'Homme face à lui-même.
Un jour, il vit une maison. Sur le flanc d'une colline, elle était verte et brune. Il frappa à la porte trois coups, sans que pour autant on ne lui ouvrit. C'était normal, il n'y avait personne à l'intérieur. Il pénétra la pièce principale, vide, avec pour seuls meubles un fauteuil et une télévision. Il continua la visite, toutes les autres pièces étaient vides, pas même une poussière ne faisait exception à la froideur que transmettait cet habitat dénué de vie. Chitzu s'assit sur le fauteuil, et prit la télécommande à ses côtés. Il alluma le téléviseur, mais bien évidemment, rien ne donnait. Chaque chaîne était brouillée, grise et noire, comme si des poux s'agitaient de part et d'autres. Il continuait d'aller de chaîne en chaîne, et abandonna à la 419ème. Il laissa le téléviseur comme il était, se leva, et réajusta ses cheveux. Sa barbe était déja plus grande, il voyait son reflet sur la seule fenêtre de la pièce, et pendant une fraction de seconde il crut voir une jeune femme qui courait, apeurée et joyeuse à la fois. Chitzu s'empressa d'ouvrir la fenêtre, mais alors qu'il haussait la voix, celle-ci prit peur et s'enfuit. Chitzu sortit par la fenêtre et commença à courir vers l'endroit où la fille semblait s'être cachée, mais après quelques pas, la télévision derrière lui le rappelait, il entendait des sons. Il entra à nouveau dans la maison, et la télévision fonctionnait. Bien évidemment, elle était toute noire, mais du son en sortait. Une sorte de bruit, un rire, un souffle, quelque chose que l'on ne peut attendre que d'un personnage de rêve, un mélange entre un cri et une douce mélodie. Chitzu ne dit rien, il s'assit, le téléviseur était sur la chaîne 337. Pourtant, quelques minutes auparavant, cette chaîne ne donnait aucun signe de vie. La vie sur Terre était bien finie, mais cette chaîne continuait d'émettre, sauf si ce n'était qu'un bruit perpétuel, quelque chose de vain. Chitzu se redressa, il pleurait. Il prit le téléviseur de ses mains, et le jeta à travers la fenêtre, dont les vitres éclatèrent en un bruit sec. Chitzu prit ensuite le fauteuil, et accroupit, commença à donner des coups dedans.
Je veux retourner en arrière ! LA VIE !!!! LA VIE ! "
jeudi 8 mars 2007
9. Tue Chitzu.
Le lendemain, lorsqu'il ouvrit les yeux, le ciel était gris, et de la neige grise virevoltait de partout. Des champignons géants sortaient du sol, mais il ne les fuirait pas. Face à lui était posé un bâton. Il le prit : il se sentait affaibli, il ne tiendrait plus longtemps debout. Il se mit à marcher de montagne en montagne, de fleuve en fleuve, de plaine en plaine... Plus un Être n'était vivant, ils s'étaient tous tués, animaux, microbes, Hommes. Chitzu avait survécu, mais il n'en était pas heureux. Il n'avait personne pour le croire, et il avait besoin qu'on le croie avant qu'il n'y ait plus rien de lui.
mercredi 7 mars 2007
8. Correspondance de Chitzu à Chitzu.
A bientôt..., me murmura-t-elle... Le lendemain, la fête à Vaite battait son plein. Je me mis à jouer du violon sur le corps d'Hannah. Hannah aimait le violon, et j'aimais Hannah. Le soir suivant, je dormis sur son corps, et ainsi finirait ma vie...
Et le remède est entre mes mains.
Il m'a fallu du temps pour comprendre que je n'étais pas seul.
Chitzu, chaque soir.
jeudi 1 mars 2007
7. De mon coté.
lundi 26 février 2007
6. Adage, maxime & aphorisme
Chitzu allait à ces soirées sans se méfier du vent qui tournait. Chaque soir il se sentait aimé, il pensait que tout du long de sa vie les violons continueraient à ensoleiller ses nuits. Ainsi il dansait, chaque pas de danse était un pas l'éloignant de sa mélancolie habituelle, laissant malheureusement des traces pour qu'il ne se perde pas, et pour que le lendemain il puisse ne pas oublier ce qui le rend triste à chaque seconde. C'était là le seul moment où Chitzu aimait l'Etre humain, il remarquait chez lui ce sourire qu'on aime voir chez le petit enfant qui un instant vous hait, et la seconde d'après oublie sa rancoeur pour vous offrir ce qu'il considère comme une chose naturelle : son amour.
Chitzu tournait, dansait, touchait et était touché... Mais au loin, il le sentait, arrivait cette chose qui terrorise plus qu'elle n'effraie... Chitzu s'assit au milieux de la foule, mit sa tête entre ses mains, et commença à pleurer. Dieu soit loué.
dimanche 18 février 2007
5. Bad Trip
ils sont tous là, et pourtant je ne sais même pas si je dois croire,
Et j'avance et tu me suis, je te suis.
Le ciel était devenu violet, je voyais les sourires le long du couloir, une marée haute me faisant virevolter,
Une petite valse juste un temps, l'instant d'après.
Tu crois qu'il est temps... Mais le temps, lui, ne te croit pas.
Sur un son de violon je m'entraîne.
Ce sont des visages tristes mais eclairés qui parsèment notre chemin,
S'il te plaît, une dernière valse, il est temps encore.
Nous sommes entrainés le long d'un fleuve,
On s'accroche à certaines ombres, on espère prendre le temps encore une fois de se plaire,
Mais tu ne le ressens pas.
J'aimerais une dernière fois comprendre quel en est le sens, une butte sans fin nous attend, impasse misérable,
Si encore une fois on aurait pû tout changer, je t'aurais emmené avec moi,
La fin est si proche, et je voudrais que tu ne l'atteignes pas,
Parce que si tout doit continuer sans que tu me voies, c'est déja une victoire sur la vie,
Et il faut savoir que si un jour, notre danse aurait lieu,
Ce serait pour le meilleur comme pour le pire.
mercredi 7 février 2007
samedi 3 février 2007
3. Chitzu
Croyez-vous que chaque chose arrive pour une raison ? Croyez-vous que c'est ce que l'on a fait tout au long de notre passé qui nous amène à être ce que nous sommes ? Croyez-vous qu'un jour on sera en mesure de décider ce qui devra arriver ?
Believe.
samedi 27 janvier 2007
vendredi 26 janvier 2007
1. Le premier effet est souvent un effet secondaire.
De l'époque où il te disait que vous seriez marriés avant 25 ans ?
Parole d'écho offerte pour l'instant, Etre invisible percutant tes sens.
Souviens-toi l'époque où, lors du crépuscule, on s'imaginait ensemble.