dimanche 29 juin 2008

106. Rome et ses collines.

Je viens d’un endroit où beaucoup se complaisent à déplaire aux autres.
Trois ans ont rythmé notre vie à la vitesse de cette douleur croissante, mais il fallut que je vienne arranger cela.
Tes fins cheveux blonds deviennent orge alors que je te regarde, si belle.
Passer ma main dans tes cheveux, sentir ton odeur, la chaleur de ton sein sur ma poitrine balancée au rythme de la vie : tes yeux virés sur l’avenir me parlent, et mon âme qui n’a de pensées qu’à ton propos s’embrase.

Les journées paraissent alors plus longues : te voir devient un plaisir, et l’alcool pénétrant étape par étape dans mon cerveau enivre out sauf mes sans. A chacun de tes sourires ma langue se délie et mes mains s’emballent : Suis-je empli d’amour, ou ai-je envie de pleurer ?
Nos paroles échangées deviennent théâtre, et de notre vision du monde émane une philosophie : la mienne fut et restera la foi, la tienne était celle du désespoir. Pourtant, j’ai essayé de la modifier, que tu apprennes la confiance, que tu touches à l’amour, que tu acceptes le jeu de la confiance. Mais ta philosophie devint mensonge, et tout s’écroula.
Ces bâtisses d’argent que j’avais faites pour toi s’écroulèrent sous le poids de ma déception : mon royaume pour un chagrin. Tes mains ne me toucheraient plus comme à la belle époque.

Finalement, peut-être avais-je trop libéré mon esprit.
Mon cœur ne battait qu’à l’idée de te voir, mais ma raison n’avait pas tort : je t’avais surestimée. L’orge devint brun, et tes mains se laissèrent aller sur d’autres corps. Je n’en suis pas triste, le ton avait toujours été donné. Mais il restait au fond un petit espoir : j’espérais que tu jouerais à mon jeu, que tu en suivrais les règles. Tu ne l’as pas fait.

Ce soir, je pleurerais, mais je n’aurais pas de chagrin.
Cependant, si tu en savais autant que moi, tu en aurais.

mercredi 11 juin 2008

105. 2042.

Beau, comme un rire en pleine nuit.
Beau, comme une larme qui surgit.
Beau, comme une âme stupéfaite.
Beau, comme une balle dans la tête.
Beau, comme un cri plein de rage.
Beau, comme un long soir d'orage.
Beau, comme un coeur qui s'émeut.
Beau, comme la peur des adieux.
Belle, comme un amour sans fin.
Belle, mais déjà il s'éteint.