jeudi 2 août 2007

34. Mémoires au 1er Août.

Cette nuit, j'ai fait un rêve merveilleux.
J'étais encore le même, pâle et soumis, cette ébauche de l'homme qui n'aspire qu'à vivre,
cette histoire sans fin qui un jour mourra.
La fille était tout, le rêve.
Pourtant, je n'accorde aucune importance à ces traits extérieurs façonnables.
Mais c'était un rêve, un songe, un espoir.
Ses yeux reflétaient la beauté de l'amour.
Les petits pois tâchant ses joues étaient aussi nombreux que les jours que j'aurais passé à la contempler sans dire un mot.
Je la connaissais par notre passé commun.
Mais qu'est-ce que le passé? - Cette chose qui ne vit qu'à travers nos souvenirs, et qui donc n'existe que parce que l'on désire s'en rappeler.
Cette fille-là avait la bouche du bonheur.
A la voir, je ne ressentais rien, à la voir, je vivais tout.
J'avais peur,
J'avais froid,
J'avais honte,
J'avais soif,
J'avais envie,
J'étais en vie,
J'aimais.
Elle était la naissance de cette fleur dont le bouton avait été trop fébrile, et je priais ma conscience du passé de taire à jamais ce souvenir enfoui.
Il fallut peu de temps pour qu'elle ne s'affale dans mes bras.
Ce rêve était léger, doux mais bien trop léger.
Je ne sentais déja plus son poids.
Se peut-il qu'on ne vive que pour rêver ?
Durant mon expérience, je jure que ce fut là mon plus grand souhait.
Elle avait fait tomber mon coeur en pleurs,
Et avait eu la délicatesse de tuer ma raison.
Mais tout comme ce rêve, sa mort ne fut qu'ephémère.
C'est avec une certaine douleur que j'accepte la réalité du réel, et que je recouvre mon goût du simple.
Peut-être a-t-il fallu que je goûte à ce bijou fantastique pour en venir à la vérité ?
Mais cette fille-là avait la resplendissance de mes désirs, et mon rêve la langueur d'un soupir.
Il me fallut du temps pour accepter que tout cela était fini,
Et pire encore, que ce n'était que le fruit de mon imagination.
Mais je me console en le gardant caché dans ma mémoire,
A la place qu'occupent mes désirs les plus beaux, et mes souvenirs en lambeaux,
Et quand je le vois dans ma tête défiler comme une réalité,
A mes yeux, ce rêve a autant de valeur que ces morceaux du passé.

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