lundi 26 février 2007

6. Adage, maxime & aphorisme

C'est à Adagio que vit Chitzu. La vie y est paisible. L'individualisme est à son comble, et pourtant on entend les violons, ceux qui chaque soir parviennent à rassembler des Hommes pourtant si différents, les violons qui pénètrent chaque personne de la tête aux pieds jusqu'au point d'en souffrir.
Chitzu allait à ces soirées sans se méfier du vent qui tournait. Chaque soir il se sentait aimé, il pensait que tout du long de sa vie les violons continueraient à ensoleiller ses nuits. Ainsi il dansait, chaque pas de danse était un pas l'éloignant de sa mélancolie habituelle, laissant malheureusement des traces pour qu'il ne se perde pas, et pour que le lendemain il puisse ne pas oublier ce qui le rend triste à chaque seconde. C'était là le seul moment où Chitzu aimait l'Etre humain, il remarquait chez lui ce sourire qu'on aime voir chez le petit enfant qui un instant vous hait, et la seconde d'après oublie sa rancoeur pour vous offrir ce qu'il considère comme une chose naturelle : son amour.
Chitzu tournait, dansait, touchait et était touché... Mais au loin, il le sentait, arrivait cette chose qui terrorise plus qu'elle n'effraie... Chitzu s'assit au milieux de la foule, mit sa tête entre ses mains, et commença à pleurer. Dieu soit loué.